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78 pages
Auteur(s)
The Author's Farce; with a Puppet-Show, Called The Pleasures of the Town.
The Author’s Farce, or the Pleasures of the Town with a Puppet Show (La Farce de l'auteur, avec un spectacle de marionnettes intitulé les Plaisirs de la Ville), est une pièce pour acteurs que Fielding a publiée en 1730 sous le pseudonyme Scriblerus Secundus. Son troisième acte contient un spectacle de marionnettes dans lequel certains éléments de la pièce-cadre sont repris. Il semble toutefois que lors de la création de la pièce, les rôles destinés aux marionnettes étaient en fait joués par des acteurs.
Fielding fait ici la critique des goûts littéraires et dramatiques de ses contemporains ainsi que du pouvoir excessif des directeurs de théâtre qui contraignaient les auteurs à écrire un théâtre de divertissement. Les références à la mythologie et l’écriture en vers côtoient le burlesque et le grotesque dans cette farce qui mêle dialogues, chants et danses. La succession loufoque de scènes de reconnaissance qui clôture la pièce pour marionnettes et la pièce-cadre mêle les deux niveaux d’intrigues : Punch, personnage de la pièce pour marionnettes, s’avère être le fils de Mrs. Moneywood, la logeuse de Luckless qui n’est autre que le "Master of the Show", c'est-à-dire le bonimenteur introduisant le spectacle.
La farce de Fielding, qui dénonce les pratiques des gérants des théâtres et leur rejet systématique de ses pièces, regorge de références à ses contemporains (notamment Colley Cibber, du Haymarket Theatre puis Drury Lane Theatre, ou à Eliza Haywood au travers de Mrs Novel), aux dangers du métier d’acteur et à des airs connus du public de l’époque.
Un poète sans succès monte un spectacle et se révèle être roi
Luckless, poète et dramaturge sans le sou, est endetté auprès de Mrs Moneywood, sa logeuse. Celle-ci s’oppose également à la relation que Luckless entretient avec sa fille, Harriot. Elle lui propose toutefois de se marier avec elle et d’effacer ses dettes, offre que Luckless finit par refuser.
Un ami, Witmore, lui conseille d’écrire des pièces absurdes afin que ses spectacles rencontrent du succès. Luckless présente sa tragédie aux deux directeurs d'un théâtre. Le premier, Marplay junior, fait réviser sa pièce. Luckless refuse certaines modifications, mais il est finalement contraint de les accepter. Le second, Marplay senior, refuse de la mettre en scène parce que ses propres pièces ont été refusées et qu'il ne veut pas que d'autres soient montées.
Le troisième acte voit la mise en scène du spectacle de marionnettes de Luckless. L’intrigue se déroule dans le monde des morts. Punch entre en scène et chante, au dépit de sa femme Joan qui le menace de le battre pour qu’il cesse. Différents personnages font ensuite leur entrée, pour une succession de courtes scènes comiques.
Viennent d'abord un poète ruiné auquel Charon refuse de faire passer le Styx, un sacristain accusé d'avoir pillé d'autres esprits, puis des passagers en provenance d'Angleterre, en route pour la cour de Nonsense : Don Tragedio, Sir Farcical Comick, Dr. Orator, Signior Opera, Monsieur Pantomime et Mrs. Novel. À l’exception de Mrs. Novel, tous sont morts à cause d’un spectacle. D'autres personnages entrent pour se reprocher mutuellement de mener une vie oisive.
Le rideau s’ouvre sur Goddess of Nonsense (la déesse de l'absurdité) qui invite ses sujets à une journée de célébration. Chacun d'eux propose un numéro pour lui plaire.
Charon accompagne Murder-text, un pasteur presbytérien, et un constable (policier). Ce dernier veut mettre fin au spectacle de marionnettes et le brûler. Mrs. Novel propose de faire une dernière danse pour conclure le divertissement.
Witmore, Mrs Moneywood et Harriot reviennent en scène avec Bantomite, le tuteur de Luckless lorsqu'il était enfant. Suite à un naufrage, Bantomite pensait que Luckless avait perdu la vie. Il lui apprend qu'il est le fils du Roi de Bantam. Un messager annonce la mort de celui-ci, et Luckless hérite de son trône.
Le constable s’excuse d’avoir voulu interrompre le spectacle de Luckless. Ce dernier lui confère un titre honorifique ainsi qu'à tous les artistes. Punch fait une nouvelle révélation : lorsque le Roi d’Old Brentford a été expulsé par le roi de New Brentford, sa femme (qui n'est autre que Mrs. Moneywood) et sa fille (Harriot) ont fui et sont demeurées introuvables. Punch découvre que Mrs. Moneywood est sa mère et qu'il est donc de descendance royale. Joan devient ainsi princesse. Tous les personnages célèbrent ces scènes de reconnaissance par une danse.
Un épilogue sur la concurrence entre les artistes de différentes nationalités et entre les types de spectacles clôt la pièce.
Première représentation
Publications et traductions
Henry Fielding, The Author's Farce; with a Puppet-Show, call'd The Pleasures of the Town, London: J. Watts, 1750 [3rd edition].
Henry Fielding, The Author's Farce in Plays Volume I, 1728-1731, Thomas Lockwood (ed.), Oxford : Oxford University Press, 2002.