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Il posto privato, l'arresto, la confessione e l'impiccagione
Il posto privato (L'endroit privé) est, avec Il fidanzamento di Pulcinella (Les fiançailles de Pulcinella) et Il cane (Le chien), l'une des scènes initiales possibles des représentations de guarattelle. Elles étaient généralement suivies d'autres séquences. Par exemple, cette version est composée de Il posto privato, L'arresto (L'arrestation), La confessione (La confession) et L'impiccagione (La pendaison).
Il posto privato faisait probablement partie du répertoire de Zampella depuis le début de sa carrière, en 1946. Cette version a été jouée à Naples, en 1981, quand Zampella travaillait avec le castelet et les marionnettes de son élève Bruno Leone. Après avoir cessé son activité de guarattellaro et vendu ses marionnettes et son castelet à l'historien Roberto Leydi, Zampella avait en effet recommencé à travailler pour perfectionner la formation de Leone. L'enregistrement, retranscrit en 1986 par Bruno Leone, documente ainsi l'état du spectacle tel qu'il était joué à ce moment décisif de transmission des guarattelle.
Le protagoniste se débarasse de tous ceux qui s'opposent à son amour
Pulcinella apparaît sur scène, riant et faisant des cabrioles. Puis il danse avec Teresina sur un air populaire. Quand la musique finit, il fait disparaître Teresina en lui donnant un coup de tête. Pulcinella va sous le balcon de Teresina pour lui chanter une sérénade. Il chante Palummmella zompa e vola (chanson populaire napolitaine du 18e siècle). Un guappo (un voyou arrogant du quartier) arrive et ordonne à Pulcinella de se taire, parce qu'il se trouve dans un « endroit privé ». Pulcinella promet d'obéir, mais il recommence à chanter quand Teresina lui demande de continuer sa sérénade. Le guappo revient et Pulcinella lui explique qu'il s'est déplacé et chante à un autre endroit (indiquant un autre point de la scène). Tous deux commencent à se disputer et à se donner des gifles. Le guappo poursuit Pulcinella. Au cours de la poursuite, le guappo s'arme d'une épée et Pulcinella d'un bâton. N'arrivant pas à attrapper Pulcinella, le guappo se cache derrière l'un des panneaux latéraux du cadre de scène. Pulcinella le voit et se cache derrière l'autre panneau, pour surprendre le guappo en lui donnant un coup de bâton. Ils combattent. Pulcinella fait semblant d'être mort et, quand le guappo arrive avec un cercueil, Pulcinella le tue.
Un carabinier arrive et lui demande des explications. Le carabinier arrête Pulcinella et l'amène devant un gibet, parce que Pulcinella a été condamné à mort. Avant de mourir, Pulcinella souhaite se confesser. Il avoue ses péchés à un frère capucin et quand celui-ci lui dit qu'il refuse de l'absoudre, Pulcinella le chasse d'une volée de coups. Tandis que Pulcinella pleure en regardant le gibet, le bourreau arrive en criant « A bellezza! » (« la beauté »). « A schifezza! » (« la saloperie ! »), lui répond Pulcinella. Puisque Pulcinella ne réussit pas à mettre la tête dans le nœud coulant, après plusieurs lazzi, il demande au bourreau de lui montrer comment il doit faire et il le pend. Ayant vaincu tous ses ennemis, Pulcinella appelle Teresina et lui demande de l'épouser. Ils dansent et saluent le public.
Première représentation
Éditions et traductions
Bruno Leone, La guarattella. Burattini e burattinai a Napoli. Bologna: CLUEB, 1986.