Imprimé
69 pages
Auteur(s)
Polichinell
Ce petit volume publié par Johann Peter Lyser est présenté comme un "conte de fées dramatique pour les enfants sages petits et grands" (ein dramatisches Feen-Märchen für kleine und grosse artige Kinder). L'auteur, dans une postface, explique qu'il a répondu à la demande de l'éditeur Paul Neff qui voulait republier les gravures réalisées par George Cruikshank pour le Punch and Judy de 1828. Mais on devine que le caractère immoral du texte anglais a déplu à Neff, et qu'il a chargé Lyser d'en écrire une version plus acceptable pour ses lecteurs.
Le texte de Lyser suit donc tous les épisodes-clés de l'histoire de Punch et Judy tels que les a dessinés Cruikshank, tout en empruntant au Polichinelle français le nom du protagoniste et certains détails (ainsi le chien s'appelle-t-il Türk, comme dans la version des Penhöet publiée en 1836), mais en les insérant dans une intrigue plus large, et en faisant du héros un personnage positif, foncièrement bon, qui ne tue ses adversaires que pour détruire des incarnations du mal. L'auteur déclare suivre en cela le modèle des féeries du dramaturge autrichien Ferdinand Raimund (1790-1836), où les personnages ont aussi cette fonction allégorique.
Le héros triomphe de toutes les forces du mal
Polichinell entre en chantant, se réjouissant du printemps. Il s'arrête dans une forêt pour manger son casse-croûte. Un chien affamé arrive, auquel il donne un morceau de son pain. Le chien se métamorphose: c'est la fée Rosa, prisonnière d'un enchantement dont la générosité de Polichinell l'a délivrée. Elle veut le récompenser mais Polichinell refuse car il préfère rester pauvre. Il rencontre Herr von Neid (l'Envie) et accepte de devenir son domestique. Le Diable, qui veut la perte de Polichinell, se réjouit de les avoir réunis. Neid et sa femme Bosheit (Méchanceté) accablent Polichinell de travail, mais celui-ci en vient à bout immédiatement. Bosheit confie à Polichinell sa petite fille Unart (Mauvaise habitude) qui ne cesse de crier et tombe accidentellement par la fenêtre. Bosheit revient, apprend la chute d'Unart et frappe Polichinell à coups de bâton. Celui-ci riposte et l'assomme, puis fait de même avec Neid. La Fée Rosa recommande à Polichinell, devenu riche grâce aux biens de Herr von Neid, de continuer à bien se comporter .
Dans la nouvelle maison de Polichinell, son serviteur Habakuk le quitte après avoir dérobé une partie de sa fortune. Le chien Türk mord le nez de Polichinell, le cheval Hector lui donne une ruade puis le mord. Après plusieurs échecs, Polichinell parvient à grimper sur Hector, mais celui-ci le fait tomber et s'enfuit. Herr von Schadenfroh (Qui se réjouit du malheur des autres), qui prétend être l'ami de Polichinell, éclate de rire au récit de ses mésaventures. Tous deux se battent et Polichinell le tue. La Princesse Miauline demande à Polichinell de délivrer son père le Roi de Trapezunt, prisonnier du Magicien Gewalt (Violence).
Le Diable prévient Gewalt de l'arrivée de Polichinelle, mais sans succès: Gewalt est persuadé que son Ministre de la police Popanz (Épouvantail) saura le défendre. Polichinelle, à l'aide d'un carillon magique que lui a donné la Fée Rosa, a endormi les gardes du château et libéré le Roi de Trapezunt. À l'entrée du palais, il retrouve Habakuk devenu le valet de Gewalt et qui refuse de le laisser entrer. Polichinell le bat, puis enchante Gewalt avec le carillon, se bat avec lui et le tue. Habakuk revient et fait arrêter Polichinell qui est conduit devant Gewalt. Après une parodie de procès, Polichinell est condamné à la pendaison. Mis en prison, Polichinell est dépouillé du talisman que la Fée lui avait donné et qui devait le protéger. Habakuk est chargé de pendre Polichinell, mais celui-ci parvient à le pendre à sa place, puis tue Popanz et ses gardes. Polichinell appelle le diable, se bat avec lui et le tue. La Fée reparaît et préside au mariage de Polichinell et Miauline.
Éditions et traductions
Johann Peter Lyser, Polichinell. Stuttgart: Paul Neff, 1837.