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Oratorio pour une vie
La réalisation de ce spectacle a demandé six mois de travail. Il a obtenu un très grand succès (150 représentations, 14 000 spectateurs), en France et à l'étranger. Pendant le festival de Tokyo, il a été intégralement retransmis par la télévision NHK avec une traduction en japonais.
Oratorio pour une vie est un poème scénique et philosophique où la lumière et la musique jouent un rôle important. Le terme "oratorio" désigne habituellement une œuvre lyrique écrite sous la forme d’un dialogue dramatique dont le sujet est religieux, mais ici il est profane. Le chant des chœurs et la musique du groupe de rock allemand Tangerine Dream accompagnent le mouvement de l’action. Par ailleurs, les jeux de lumière créés par Jacques Denis contribuent à la création et aux métamorphoses de l’espace : blanc et noir comme le jour et la nuit.
L'amour confronté à la vie moderne
Après un long prologue muet évoquant la création du monde, puis la fécondation d'un ovule par un "ballet de spermatozoïdes", le Poète met en lumière la naissance de deux personnages: l'Homme, puis la Femme. Tous deux éprouvent le "désir tragique d’être complétés". Ils s’unissent dans un acte sexuel et trouvent ainsi leur complétude. Mais avec la naissance de la ville, apparaissent la maladie, la tromperie, les armes, les secrets. L’Homme et la Femme s'oublient l’un l’autre. Une nouvelle ville de béton envahit l’ancienne où il ne reste plus de place pour les émotions. L'Homme se retrouve dans la foule entraînée par ses préoccupations : l’argent, la possession, le marché. Pourquoi épuiser sa vie pour des machines, se demande l’Homme ? Pourquoi mettre des enfants au monde si celui-ci est imprégné de douleur, demande en écho la Femme ? Résolus à "ne pas accepter l'inacceptable", à "ne pas permettre de ne pas vivre" et à "organiser le rêve", ils se retrouvent avant de se fondre dans l'obscurité grandissante.
Première représentation
Mise en scène de Raymond Poirson (Théâtre de marionnettes de Metz)
Éditions et traductions
L'Avant-scène Théâtre, n° 704, 15 février 1982