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19 pages
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La Rosière de Viremollet
Fils de l'écrivaine George Sand, Maurice Sand commence à écrire des pièces pour marionnettes en 1847 pour des représentations données en famille et avec quelques amis à Nohant.
Un aspect clé du théâtre de Maurice Sand est le travail minutieux sur les têtes en bois de ses marionnettes, réalisé avec Eugène Lambert, tous deux ayant appris le dessin anatomique auprès de Delacroix. Le costume, en harmonie avec le visage, reflète le caractère du personnage, avec la participation de George Sand. Enfin, le décor et le castelet complètent l'ensemble. Le théâtre de Maurice Sand incarne ainsi une œuvre collective et une polyvalence artistique.
La Rosière de Viremollet souligne le ridicule des membres du conseil municipal, qui débattent avec confusion et incohérence. La pièce met en lumière les travers de la politique locale et les rivalités villageoises, le tout sur un ton léger qui reprend une situation de vaudeville et joue du comique de langage (parler "paysan", régionalismes, mot pris pour un autre). Le décalage entre le sérieux de la procédure (l'élection de la rosière et le budget) et l'incompétence des personnages crée un effet comique. Maurice Sand critique de manière humoristique le pouvoir local. Avec ses dialogues vivants et ses quiproquos, cette pièce s'inscrit dans la tradition du vaudeville, où la satire sociale est omniprésente.
Une très jeune fille obtient le prix du vertu grâce à une élection truquée
L'action se déroule à Viremollet, en 1879. Boquillon, imitant des miaulements d'un chat, se fait ouvrir la porte de l'auberge de la mère la Ragotte. Il vient offrir un bouquet de fleurs à Justine, la fille de la Ragotte, pour sa fête et lui déclare son amour. Justine est flattée mais hésitante, et lui rappelle qu'elle n'a que onze ans... Quand la Ragotte et le garde champêtre arrivent, Boquillon se cache dans une armoire. Le garde champêtre et la Ragotte discutent des préparatifs pour la séance du conseil municipal qui doit se tenir dans l'auberge car la mairie n'est pas encore construite. Le garde parle du prix de vertu qui sera décerné à la rosière, la fille la plus vertueuse de la commune, et Justine exprime son désir de concourir. Les conseillers municipaux arrivent et commencent la séance. Le maire Mordoré lit le budget de la commune, qui est déficitaire, ce qui suscite des commentaires divers sur les dépenses, la religion et la politique locale. Le prolongement de la ligne de chemin de fer est rejeté par les conseillers, mais le maire déclare en aparté qu'il va le considérer comme approuvé à l'unanimité. L'élection de la rosière commence. Le maire glisse plusieurs bulletins de vote pour favoriser Justine. Les conseillers votent de manière désordonnée. Boquillon sort de l'armoire dans laquelle il étouffe. Le maire déclare Justine gagnante, ce qui déclenche une bagarre. Mais il fait sortir tous les membres du conseil. Justine remercie le maire et révèle qu'il est son père. Boquillon annonce qu'il veut l'épouser mais le maire lui dit qu'il faudra attendre huit ans pour cela.
Autres titres
Première représentation
Château de Nohant
Éditions et traductions
Maurice Sand, Le Théâtre des marionnettes. Paris: Calmann-Lévy, 1890.
Maurice Sand, Le Théâtre des marionnette. Marseille: Jeanne Laffitte, 1999.