
Imprimé
40 pages
Auteur(s)
L'Armoire des voluptés
Dans son atelier parisien surnommé "le Temple", à partir de 1889, le peintre Paul Ranson improvise des petites pièces satiriques qui prennent une forme littéraires dans la première édition de L'abbé Prout : Guignol pour les vieux enfants. Cet ouvrage rassemble les sept saynètes, chacune destinée à une personne connue et chère au cœur de Ranson. La pièce l'Armoire des voluptés est dédiée à Georges Lacombe, surnommé « le nabi sculpteur ».
Malgré la direction artistique mystérieuse de Paul Ranson, son art de la marionnette est imprégné d'humour et de dérision. L'abbé Prout, marionnette grotesque et caricaturale, s'inscrit dans un univers fantaisiste et satirique qui explore les limites du comique, dans le cadre d’une satire des mœurs sexuelles.
Une armoire accueillie successivement plusieurs personnages
Madame de Percefort, craignant un cambriolage, décide de vider son armoire. Plus tard, Rosalie, la bonne, invite son fiancé Joseph, le gardien, à passer dans l'appartement. Alors qu'ils sont dans la chambre, Monsieur de Percefort entre, et le couple se cache dans l'armoire. L'abbé Prout arrive pour informer Madame de Percefort de sa nouvelle invention : les confessions à domicile. Après leur départ, Bérengère, la fille des Percefort, entre avec Gontran qui cherche à la séduire. Bérengère et lui s'isolent dans l'armoire.
Quand ils partent, Eugène se cache à son tour dans l'armoire car il a été repéré chez Clotilde qui habite dans le même immeuble. Joseph prend Eugène pour un voleur. Monsieur de Percefort, ravi que Joseph ait arrêté un voleur, se prépare un élixir revigorant avant d'aller chez sa maîtresse. Clotilde, qui est la maîtresse du député Troussetutu, arrive et exige qu'on libère son amant Eugène. Épuisée, elle boit le verre de Percefort et tous deux s’isolent. Ils vont ensuite se cacher dans l'armoire pour ne pas être découverts par Bérengère et son mari Théobald.
Une fois l'armoire vide, Madame de Percefort et l'abbé Prout entrent. Elle, affaiblie par les nouvelles, demande un verre d’eau. Prout lui sert de l’eau, à laquelle il a ajouté un peu d'élixir de Percefort, qu’il prend par erreur pour de la fleur d'oranger. En conséquence, ils s'isolent, à leur tour, dans l'armoire. Rosalie et Joseph entrent et les découvrent tous deux dans l'armoire. Madame de Percefort promet d'offrir l'armoire à l'abbé et de meubler le logement de Rosalie et Joseph.
Éditions et traductions
Paul Ranson, L'Abbé Prout : guignol pour les vieux enfants. Paris : Société du Mercure de France, 1902.