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47 pages
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Sous l'oeil de saint Huron
Dans son atelier parisien surnommé "le Temple", à partir de 1889, le peintre Paul Ranson improvise des petites pièces satiriques qui prennent une forme littéraire dans la première édition de L'Abbé Prout : Guignol pour les vieux enfants. Cet ouvrage rassemble les sept saynètes, chacune destinée à une personne connue et chère au cœur de Ranson. La pièce Sous l'oeil de saint Huron est dédiée au docteur Maurice Hepp.
Malgré la direction artistique mystérieuse de Paul Ranson, son art de la marionnette est imprégné d'humour et de dérision. L'abbé Prout, marionnette grotesque et caricaturale, s'inscrit dans un univers fantaisiste et satirique qui explore les limites du comique, dans le cadre d’une satire des mœurs sexuelles.
Un homme enlève la fiancée d'un autre
La Marquise confie à l’Abbé Prout l’organisation de la fête des fiançailles de sa fille Bérengère avec Théobald. Il doit notamment s’occuper des “guirlandes de feuillage et des roses en papier”. Parallèlement, elle attend avec impatience l’arrivée de son neveu adoré, Gontran, que l’abbé qualifie de débauché peu chrétien.
Joseph, le livreur, arrive avec un colis contenant une statue de saint Huron destinée à l’église, de la part de la marquise. Il en profite pour déclarer son amour à Rosalie, la bonne, mais cette dernière lui répond qu’elle n’acceptera sa déclaration que s’il possède trois mille francs. Quand ils sont partis, Gontran fait son entrée et apprend que Bérengère va se marier avec Théobald. Cette nouvelle le déçoit, car il trouve Théobald stupide et considère Bérengère comme “jolie à croquer”.
Pendant ce temps, Joseph s’est caché dans la caisse du colis. Peu après, Clotilde arrive pour donner une leçon de chant à Bérengère, mais elle y croise Gontran, son ancien amour. Gontran lui propose une somme de cent mille francs si elle réussit à éloigner Théobald de Bérengère. Clotilde accepte cette proposition. Alors que Gontran s’éclipse, Joseph, prenant Clotilde pour Rosalie, surgit et l’entraîne dans la caisse. Plus tard, Clotilde rencontre Théobald dans la même pièce et lui déclare qu'elle est amoureuse de lui. Théobald reste réticent mais Clotilde l’entraîne, à son tour, dans la caisse. Joseph, ignorant ce qui s’y passe, décide de débarrasser le salon de la caisse. Gontran, qui a espionné toute la scène, offre trois mille francs à Joseph pour qu’il obéisse à ses ordres. Il lui demande de transporter la caisse jusqu’à la première ville.
Lorsque la marquise apprend que Théobald est parti avec Clotilde, elle décide de marier Bérengère à Gontran.
Éditions et traductions
Paul Ranson, L'Abbé Prout : guignol pour les vieux enfants. Paris : Société du Mercure de France, 1902.