La presse de 1858 mentionne le « grand succès » du ballet de marionnettes Les Filets de Vulcain, joué aux Marionnettes Artistiques du Passage Jouffroy, à Paris. Elle évoque également la présence d'« automates » sur scène, bien que cette hypothèse reste incertaine : il pourrait s'agir d'une simple illusion donnant l'impression que les marionnettes se mouvaient de manière autonome.

L'argument manuscrit et anonyme du ballet, rédigé en 1853 pour le Spectacle de Marionnettes situé au 98, rue de Clichy à Paris, est aujourd’hui conservé aux Archives Nationales. La pièce s’inspire du mythe de Vulcain, Vénus et Mars, tel que rapporté dans l'Odyssée d'Homère (chant VIII). On y retrouve des sous-thèmes comme l’adultère divin, la vengeance, la justice divine, et le pardon imposé par une autorité supérieure.

Le manuscrit est aujourd'hui conservé dans les archives de la censure des théâtres, aux Archives Nationales, sous la cote F/18/1328.

Vénus est encombrée par la présence de son « laid et grossier » mari Vulcain. Tandis qu’elle se repose sur le canapé, Mars, guidé par l’Amour, pénètre dans sa chambre. Vénus court dans ses bras. Mercure, témoin de la scène, se précipite pour avertir Vulcain. Pendant ce temps, une nuée emporte les amants vers un « lieu de délices ».

Indigné et furieux, Vulcain ordonne à deux Cyclopes de préparer un filet et évoque l’aide des trois Euménides. Accompagné des Cyclopes et des Furies, il tend son piège sur le siège où les amants viendront s’asseoir, puis se cache. Lorsque Vénus et Mars prennent place, ils se retrouvent capturés.

Les deux amants implorent le pardon, mais Vulcain reste inflexible. Neptune intervient pour plaider leur cause, en vain. Il s’adresse alors à Jupiter qui transforme la scène en Olympe. Par son autorité, il parvient à convaincre son fils Vulcain d’accorder son pardon. Vénus et Mars s’envolent alors sur un nuage, entourés des Zéphyrs et des Amours.