La Grande Symphonie héroïque des punaises est une œuvre satirique et burlesque créée en collaboration par Félix Nadar et Charles Bataille, avec une musique composée par Jacques Offenbach. Présentée initialement en 1856 lors d'une soirée à l'Élysée-Nadar, elle a été publiée en 1864 dans le recueil Le Théâtre érotique de la rue de la Santé, puis éditée séparément en 1877 avec une préface d'Auguste Poulet-Malassis. Cette pièce, caractéristique de l'esprit irrévérencieux de ses auteurs, illustre leur goût pour la parodie et la critique sociale à travers un registre comique.

Le voyageur s’arrête dans une chambre d’auberge « morne, grise et d’un aspect sévère ». Il demande à la servante si l’endroit est infesté de punaises de lit. Celle-ci le rassure : il n’y en a pas. Confiant, il s’endort. Mais bientôt, « de rouges espions, aux nerveuses antennes » commencent à surgir et à se jeter sur le lit, puis tout autour. Ainsi débute la symphonie des punaises de lit, avec le chef Thunder-Ten-Tronckn à la tête de cette « armée ».

Une jeune punaise prend la parole : elle pensait assister à un festival, non à un combat. Mais son compagnon, le « beau punais brun », doit maintenant partir sous les ordres du chef. Les punaises mordent le dos du voyageur en chantant :« Quand notre homme est trop vif, La la pif ! ». Le voyageur, à travers le sommeil, écrase les punaises. Le commandant Cocoricouski fait ses adieux à la patrie, à sa compagne, et meurt. Thunder-Ten-Tronckn sort du madapolam où il était « lâchement blotti » et danse un entrechat : le voyageur anéanti est plongé dans le sommeil. Il marche parmi ses « soldats » morts et remarque une punaise vivandière enceinte de sept mois. Il prend les œufs et les place dans le nombril du voyageur. Celui-ci, soudainement, se réveille.