
Imprimé
13 pages
Auteur(s)
Der Blinde
Ein Narrenspiel
Quand il ouvre au public en 1907 son théâtre d’ombres dans le quartier artistique de Schwabing, Alexander von Bernus veut proposer une nouvelle forme d’art dont il revendique la filiation romantique et qui, distincte des spectacles du Chat Noir à Paris, exploiterait davantage l’immatérialité de l’ombre pour s’aventurer sur les terres de l’âme et du rêve. Le mysticisme prégnant dans les cercles intellectuels et artistiques munichois au début du 20e siècle n’est pas étranger à ce projet visant « l'union la plus métaphysique de l'image, de la poésie et de la musique ».
Der Blinde fut créé avec les silhouettes et les décors de Dora Polster (1884-1958) qui, avant l’arrivée de Rolf von Hoerschelmann (1887-1947), conçut tout le dispositif technique des premiers spectacles des Schwabinger Schattenspiele.
Dans ses mémoires, Alexander von Bernus souligne la qualité de la pièce avant de faire allusion aux dérives idéologiques de son ancien camarade (Will Vesper sera un haut fonctionnaire et un écrivain respecté du Troisième Reich).
Un aveugle recherche sa bien-aimée
Un homme, que la passion a aveuglé, recherche à travers bois sa bien-aimée, Arsina. Un chevreuil puis une biche et ses petits passent. L’homme aveugle les entend et croit percevoir les battements du cœur d’Arsina. Il rencontre un fou qui accepte de le guider en suivant les pas d’une femme vêtue de rouge. Successivement, une fillette, une jeune femme puis une mère passent. A chaque fois, l’aveugle demande pourquoi Arsina ne l’attend pas et le fou lui assure qu’ils s’en approchent. Une vieille femme arrive et croit deviner un appel. L’aveugle à tâtons s’avance et dit reconnaitre le cœur d’Arsina.
Première représentation
Schwabinger Schattenspiele
Éditions et traductions
Will Vesper, Der Blinde, Ein Narrenspiel, Munich, Verlag der Schwabinger Schattenspiele,1907.