Phryné - Maurice Donnay
Couverture imprimée de la brochure, sans illustration

Imprimé

30 pages

Auteur(s)

Phryné

Maurice Donnay
| 1891 | Paris, France
Genre
Scènes grecques
Personnages
Le Récitant, Michès, Ésope, Aristippe
Nombre d'actes
7
Note

Phryné : scènes grecques est une suite de tableaux inspirés de la Grèce antique, créée pour le célèbre Théâtre d'ombres du cabaret du Chat Noir à Montmartre. Le décor et les silhouettes pour cette pièce ont été créés par le peintre français Henri Rivière (1864-1951) et la musique par le compositeur Charles de Sivry (1848-1900).

Ces tableaux sont inspirés de l'histoire de la courtisane grecque Phryné, connue pour son procès dans lequel son défenseur Hypéride a déchiré sa tunique pour dévoiler sa poitrine devant le tribunal. La tradition iconographique a souvent transformé ce geste, rapporté par Athénée de Naucratis, en la faisant apparaître entièrement nue.

Donnay détourne le mythe antique de Phryné pour célébrer, dans l’esprit du Chat Noir, la puissance désarmante de la beauté féminine, la satire des institutions et le mélange des registres cher au cabaret. On y retrouve pastiche érudit, chansons, apartés au public et allusions à la vie artistique parisienne : un divertissement ironique qui, comme le conclut Michès, rappelle que « c’est bien plus athénien » de laisser la grâce l’emporter sur la morale.

Résumé

Une courtisane parvient à détourner le jugement du tribunal

Sur une colline dominant Athènes vers 300 avant J.-C., le vieux poète Michès, ruiné par la courtisane Phryné, implore les dieux de la châtier. Cependant, avant le jugement, le récit revient sur les événements qui ont précédé ce jour décisif. La transplantation burlesque d’un cabaret célèbre parmi les temples constitue le second tableau : artistes, clients et courtisanes assistent à un spectacle d’ombres où Jupiter séduit Léda. Phryné interrompt la scène d’un provocant « Vas-y, Léda, plume-le ! », un blasphème qui lui vaut d’être dénoncée.

Pour amadouer Khenayos, le président du tribunal des Héliastes, Phryné tente une visite « diplomatique » tout en charme. Mais l'épouse légitime Khrobyle veille et fait échouer la manœuvre. Peu après, sur la promenade d’Athènes, Phryné croise son amie Mélissa, également courtisane. Celle-ci lui conseille de faire appel à l’éloquent avocat Hypéride, plus sensible à la beauté qu’à l’argent. La veille du procès, Phryné passe la nuit avec Hypéride pour « inspirer » sa plaidoirie. Il promet alors de faire de son corps la charpente même de son discours. Le jour du jugement, une scène pastiche du célèbre tableau de Gérôme prend vie : devant les juges alignés, Hypéride arrache le voile de Phryné, révélant sa nudité « chaste », et conclut avec aplomb : « Le tribunal appréciera ». La beauté triomphe : Phryné est acquittée. Au crépuscule, Michès constate que, dans ce monde « athénien », « le vice est récompensé et la vertu punie », et que l’art triomphe par le pouvoir d’Éros.

Date de composition
1891

Première représentation

Paris, France, 9 janvier 1891 -

Cabaret Au Chat Noir, 68, boulevard de Clichy

Publications et traductions

Publication

Maurice Donnay, Phryné : scènes grecques représentées au Chat noir. Paris : P. Ollendorff, 1894

Langue
Français
Tonalités littéraires
Comique, Lyrique, Érotique
Techniques d'animation
Théâtre d'ombre
Public
Adultes
Licence
Domaine public

Mots-clés

Techniques théâtrales

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