
Imprimé
30 pages
Auteur(s)
La Marche à l'étoile
Mystère en dix tableaux
A Paris, le cabaret du Chat Noir organise des spectacles d’ombres pendant presque onze ans. L’« inauguration des ombres japonaises » est annoncée le 26 juin 1886 dans la revue de l'établissement. Le théâtre d’ombres est pourtant en activité depuis déjà quelque temps car la même annonce précise que L’Éléphant en est à sa 195e représentation. Jusqu’à la mort du fondateur du cabaret, Rodolphe Salis, en mars 1897, le théâtre du Chat Noir, techniquement conçu par le peintre-décorateur Henri Rivière, présente presque une quarantaine de pièces. A l’instar des cafés concerts, puis comme le feront d’autres établissements de variétés et les music-halls, le Chat Noir offre des soirées éclectiques où s’alternent des pièces aux registres et aux formats variés : « outre la pièce principale, chaque spectacle comprenait de petits levers de rideau, de jolies fantaisies, en trois ou quatre tableaux » (mémoires de Henri Rivière, p. 48). Trois types de pièces constituent le répertoire du Chat Noir : les pièces chantées, les pièces récitées et les pièces bonimentées.
Créée en 1890, La Marche à l’étoile est un des grands succès du théâtre du Chat Noir. La pièce est souvent jouée en tournée car techniquement plus simple à mettre en œuvre. Dès sa création, la pièce suscita des commentaires enthousiastes. Dans le Journal des débats politiques et littéraires, le critique Jules Lemaître écrivait (13 janvier 1890) : « La dernière innovation du Chat Noir est des plus heureuses. Cette fois, des vers chantés accompagnaient et expliquaient la fuite lente des ombres. La Marche à l'étoile est encore un mystère. L'idée en est simple et grande. D'abord, l'espace, le ciel, par une claire nuit d'étoiles. Un astre nouveau se lève à l'Orient. Vers cette étoile, marchent tous ceux à qui le Christ apporte la délivrance ou l'espoir. »
Le peuple hébreux se met en marche guidé par l’étoile
Hérode règne et l’empire romain domine le monde. Une étoile paraît dans la nuit. Les bergers sortent leurs troupeaux. Les soldats courent, en brandissant leur glaive et leur bouclier. Les lépreux marchent en regardant l’étoile. Les esclaves ont brisé leurs chaînes et espèrent être affranchis. Les femmes relèvent la tête pour contempler le ciel. Un roi mage se rend en Judée à dos d’un cheval épuisé. Les pêcheurs sont poussés par le vent. Tous arrivent à la crèche pour saluer l’Enfant.
Première représentation
Théâtre du Chat Noir
Éditions et traductions
Georges Fragerolle, Henri Rivière, La Marche à l’étoile, mystère en dix tableaux, Paris, Enoch frères et Costallat / C. Marpon et E. Flammarion, [1890].