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40 pages
Auteur(s)
Le Juif errant
Le Juif errant est la dernière collaboration entre Georges Fragerolle et Henri Rivière pour le théâtre d’ombres. Formellement très proches des autres pièces d’ombres lyriques représentées au Chat Noir entre 1886 et 1897, cette dernière pièce est créée après la fermeture du cabaret, au théâtre Antoine.
Les auteurs ont déplacé l’enjeu initial de la légende - celui de la rédemption du personnage maudit - pour développer une parabole sur la vanité humaine et le caractère éphémère des civilisations. Celles‑ci se succèdent de tableau en tableau alors que le personnage maudit retraverse, à des années d’intervalle, les mêmes terres.
Un homme châtié traverse les époques et les contrées
Condamné à l’errance éternelle, Ahasvérus défie le ciel, en déclarant être l’égal de Dieu et de Lucifer. Tous les trois siècles, Ahasvérus repasse au même endroit et voit le paysage changer : la cité antique initiale laisse place à une plaine, à la mer, à un bois puis à une ville moderne. Ahasvérus y rencontre successivement des femmes, des bergers, des matelots, un ermite et un ouvrier. Tous lui assurent que leur pays a toujours existé tel qu’il est. De retour au mont Golgotha après des siècles d’errance, Ahasvérus, reconnaissant son arrogance, admet que seul Dieu est éternel. Une voix du ciel le pardonne.
Première représentation
Théâtre Antoine
Éditions et traductions
Georges Fragerolle, Henri Rivière, Le Juif errant, légende en huit tableaux, Paris, Enoch et Cie, 1898.