En 1852, Carl Reinhardt fit paraître une série de pièces pour Kasperl en accompagnement des planches illustrées qu'il publiait alors dans les Münchner Bilderbogen. Le texte d'attribution incertaine sert donc avant tout de légende à un travail graphique qui a fait de Reinhardt le père de la bande dessinée en Allemagne, et n'était certainement pas conçu pour être joué sur la scène. Pour autant, ces courtes saynètes reproduisent des scènes types et des routines du répertoire pour marionnettes de l’époque. La scène de ménage entre Kasperl et sa femme (qui deviendra Gretl chez Franz von Pocci) correspond ainsi à une situation comique qui donne le sujet d'innombrables « pièces de Kasperl » et constitue une étape importante de l'évolution du personnage, d'une figure de valet à un représentant de la petite-bourgeoisie.

Madame Kasperl vient demander de l'argent à son mari au moment où celui-ci retrouve une cuisinière à qui il a promis de l'épouser et qui lui apporte tout juste une saucisse et du vin. Les deux femmes se disputent Kasperl et en viennent aux mains. Kasperl les assomme toutes les deux et les enferme dans un coffre. Alerté par le bruit, le veilleur de nuit vient l'interroger. Kasperl lui explique que les deux femmes se sont querellées pour des prunes qui sont dans le coffre, en propose au veilleur et referme le couvercle sur le malheureux qui y a mis la tête. Puis il s'en va en annonçant qu'il va jeter le coffre à l'eau...