Imprimé
29 pages
Auteur(s)
Hansel und Grethel
Pocci reprend ici un conte des frères Grimm qu'il avait déjà abordé comme illustrateur, celui de Hansel et Grethel. Le travail de réécriture soumet toutefois le motif à des transformations substantielles. Les deux enfants ne sont pas volontairement perdus dans les bois par leurs parents, dont Pocci représente le dénuement dans des tons qui ne sont pas sans rappeler la peinture sociale et le réalisme misérabiliste de son temps. Surtout, Hansel et Grethel ne sont pas capturés par une sorcière, mais par un naturaliste anthropophage au patronyme programmatique : Fleischmann, un mot formé à partir de la racine Fleisch (la viande) et de la terminaison fréquente dans les noms propres -mann (l'homme). Ce personnage de viandard absurde est l'occasion pour Pocci d'une satire de la pédanterie universitaire : le Professor Doktor Fleischmann revivifie la figure traditionnelle du Dottore dans la Commedia dell'arte. La caricature de l'huissier de justice procédurier et couard contraste elle aussi avec le caractère simple et franc du bûcheron Peter. Enfin, l'auteur intègre au conte des frères Grimm le personnage de Kasperl Larifari, figure tutélaire du théâtre de marionnettes allemand.
De pauvres gens en proie à un anthropophage
Marianne, la femme d'un bûcheron pauvre, envoie ses enfants affamés Hansel et Grethel dans les bois pour y ramasser des baies. Mais les enfants sont capturés par le naturaliste anthropophage Fleischmann, en même temps que le tailleur ambulant Kasperl Larifari, qui croit pouvoir trouver chez lui le vivre et surtout le couvert. Ils sont enfermés dans des cages à poule et engraissés. Kasperl est comme enragé : pour le calmer, Fleischmann le laisse sortir de sa cage pour boire du vin en sa compagnie, avec l'intention de le manger ensuite. Mais ils s'enivrent tous les deux, pendant que la gouvernante du professeur, Katharine, aide les enfants à s'enfuir et va dénoncer le cannibale aux autorités. Kasperl profite de la confusion pour s'échapper à son tour. Le professeur le poursuit, puis renonce et veut retrouver les enfants, mais finit par s'endormir, perclus de fatigue. Kasperl le retrouve et coud l'une à l'autre les deux jambes de son pantalon. L'huissier de justice finit par survenir avec le père des enfants, Peter : ils trouvent Fleischmann incapable de bouger et Peter le tue à coups de hache. Les enfants sortent alors de leur cachette et Kasperl conclut en disant que le vice est puni, la vertu récompensée et qu'il n'y a plus qu'à s'en aller tous à l'auberge.
Autres titres
Première représentation
Münchner Marionettentheater
Éditions et traductions
Franz von Pocci: Lustiges Komödienbüchlein, drittes Bändchen, München: J.J. Lentner, 1869, 1-42