Espoir de vengeance est une "pièce du jeudi", un genre propre au Théâtre Louis Richard de Roubaix. En 1904, Maurice Richard, fils de Louis Richard, convainc son père d'ouvrir le théâtre le jeudi, jour de repos scolaire. Pour cette séance, il rédige un court canevas qui fixe le caractère de la pièce du jeudi : un texte réduit à l'essentiel, une action encore plus resserrée que la pièce habituelle du Théâtre Richard (chaque acte est noté sous la forme de quelques phrases courtes expliquant l'action, sans indication de dialogue). Les pièces sont composées de 4 ou 5 actes. Presque toutes les pièces du jeudi n'ont été jouées qu'une seule fois.

La pièce raconte un épisode de la deuxième guerre des Boers (1899-1902), un conflit militaire en Afrique du Sud entre les Britanniques et les Boers, descendants de colons néerlandais et allemands. La naturalisation forcée des Boers, thème principal de la pièce, n'a pas eu lieu en réalité. En fait, ce sont les Britanniques qui ont demandé à devenir Boers. En revanche, cette naturalisation a bien eu lieu en France, où la défaite de 1871 et la perte de l'Alsace-Loraine ont conduit à une nouvelle loi de naturalisation de 1889, dont le but était d'augmenter le nombre de Français et donc de soldats. Cette loi affectera la vie de nombreux étrangers vivant en France, parmi lesquels des Belges, spectateurs du Théâtre Louis.

Cette pièce figure à la page 3 du cahier, conservé à la Médiathèque de Roubaix, contenant un total de 104 pièces du jeudi écrites par Maurice et Louis Richard entre 1908 et 1910.

Les Boers ont reçu l'ordre de quitter leurs terres ou de se naturaliser anglais dans les 24 heures. Christian Deroser, un Boer, appelle à la résistance contre les Anglais. Lui et d'autres Boers, ainsi que Caril, un Marseillais, partent au combat, mais le père de Christian ne veut pas quitter sa maison et se fait fusiller. Les Boers, conduits par Christian, vengent sa mort. Ils savent que leur combat contre les Anglais est perdu, mais ils continuent de résister.