Manuscrit
20 pages
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Le mie prime guarattelle
Ce texte est le premier spectacle écrit par Bruno Leone, pendant sa formation avec le guarattellaro Nunzio Zampella. Il l'a écrit après un voyage à Milan, où il avait pu voir les marionnettes à gaine, le sifflet pratique et le castelet que son maître avait vendus à Roberto Leydi, ainsi qu'un enregistrement audiovisuel de la scène de la pendaison jouée par Zampella. C'était la première fois que Leone voyait une pièce du répertoire traditionnellement joué par les guarattellari napolitains, sur lequel Zampella lui avait donné très peu d'informations. De retour à Naples, dans le train, le jeune guarattellaro a écrit d'un seul jet cette première pièce qu'il a jouée au début de sa carrière et notamment lors de sa première représentation publique à Naples, le 1er mai 1979. Il l'a reprise, quarante ans après, à l'occasion de l'ouverture de son théâtre Casa guarattelle "Nunzio Zampella" à Naples. Dans cette pièce, Leone a inséré la scène de la pendaison, des personnages et des objets qu'il avait vus parmi les marionnettes de Zampella. C'est pourquoi elle est très similaire aux pièces traditionnelles des guarattelle tout en s'en différenciant en raison de nombreux éléments nouveaux, comme le chien parlant, la poule et le poulet rôti mangé sur scène ou le fait que Pulcinella soit un voleur de poules. Par la suite, Zampella avait créé un nouveau spectacle en ajoutant à l'histoire inventée par Leone les scènes du répertoire traditionnel.
Un voleur de poules est condamné à mort
Pulcinella apparaît sur la scène. Tournant le dos à la salle, il ne trouve pas les spectateurs. Après un petit sketch dans lequel le marionnettiste lui explique que le public se trouve de l'autre côté, Pulcinella présente le spectacle et avertit les spectateurs "Si vulit' capì, v'avita vutà" (Si vous voulez comprendre, vous devez vous tourner).
Le spectacle commence. Pulcinella parle avec son estomac qui, par des gargouillements, lui fait savoir qu'il a faim. Une poule arrive. Pulcinella la tue, la plume et la mange. Puis, son estommac lui communique qu'il est content et veut dormir. Pulcinella est réveillé par un chien qui est venu pour le manger parce que Pulcinella a mangé la poule du maître du chien. Mais Pulcinella assomme la bête avec des coups de bâton.
Le maître du chien et de la poule, un paysan, vient chercher Pulcinella qui se présente : il est le maître du pantalon que le chien a déchiré et il veut être remboursé par le paysan. Les deux règlent leurs comptes avec des coups de bâton, jusqu'à ce que Pulcinella tue le paysan. Lorsque Pulcinella met le mort dans un cercueil, la Mort vient pour prendre le mort et effrayer Pulcinella, qui la chasse à coups de cercueil.
Un carabinier arrête Pulcinella, après plusieurs lazzi et jeux de mots. On assiste alors au procès de Pulcinella. Le juge, jouant aussi les rôles de l'accusation et de l'avocat de la défense, accuse Pulcinella d'avoir tué le paysan maître du chien, le chien, la poule et, surtout, d'avoir mangé celle-ci. Pour cela, Pulcinella est condamné à mort. Un moine le confesse et le bénit avec une formule en latin macaronique évoquant une série de plats à manger. Pulcinella doit être pendu mais il n'arrive pas à mettre la tête dans le noeud coulant. Il demande au bourreau de lui montrer comment il faut faire et il le pend.