Imprimé
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Le Marchand ridicule
Il existe deux manuscrits de cette pièce, sans indication d'auteur, conservés dans la Bibliothèque dramatique de M. de Soleinne (Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, FF 9312 et FF 9251). Le manuscrit du recueil FF 9251 présente la pièce comme la dernière de quatre pièces manuscrites rassemblées en un « Répertoire des petites pièces de Polichinelle » (les autres sont L'Enlèvement de Proserpine par Pluton roi des enfers, Polichinelle colin-maillard et Polichinelle Grand-Turc). La date de 1695 a parfois été avancée, mais elle apparaît peu crédible. Les frères Parfaict, qui en reproduisent le texte intégral dans leur Dictionnaire des théâtres de Paris, vol. 3 (1756), la désignent comme une pièce pour marionnettes, représentée par Gillot en 1708. La pièce est aussi parfois attribuée, sans doute par erreur, à Jean-François Regnard. Comme l'observe Françoise Rubellin, qui en a réalisé l'édition, ces pièces présentent un Polichinelle très différent de celui des théâtres de la Foire, sans doute plus populaire.
Gaston Baty en a réalisé une transcription manuscrite conservée à l'Institut International de la Marionnette (don Temporal).
Le personnage du Compère était interprété par un acteur placé devant la scène, pour servir d'intermédiaire entre la représentation et le public.
Un valet profite de l'obéissance d'une jeune fille aux ordres de son père pour coucher avec elle
Le marchand de draps Janbroche défend à sa fille, qui garde la boutique, de vendre le moindre article pendant son absence. À toutes les questions, elle devra répondre « vraiment nenni, Monsieur ». Polichinelle, envoyé par son maître le Marquis pour passer commande d'un costume, profite de ce qu'elle ne fait que cette réponse pour l'amener à coucher avec lui. À son retour, le marchand Janbroche le découvre avec sa fille et l'oblige à s'enfuir sans sa culotte (vêtement qui couvre le corps de la ceinture aux genoux). Le Marquis ordonne à Polichinelle d'épouser la jeune fille.
Première représentation
Foire Saint-Germain, loge d'André Gillot.
Éditions et traductions
Claude et François Parfaict, Histoire des théâtres de Paris, vol. 3, 1756.
Françoise Rubellin (dir.), Marionnettes du XVIIIe siècle, Anthologie de textes rares. Montpellier: Espaces 34, 2022: 73-84.