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La doncella guerrera
Une des préoccupations littéraires et culturelles de la République espagnole fut la mise en valeur de l'immense patrimoine littéraire que constitue le vieux Romancero espagnol, transcrit et rassemblé, entre autres, par Ramón Menéndez Pidal et son épouse María Goyri. Manuel Bartolomé Cossío, président des Misiones Pedagógicas, suggéra à Rafael Dieste d'adapter au théâtre certains de ces textes pour les représenter avec le Guiñol de Misiones et lui indiqua en particulier La doncella guerrera (La Demoiselle guerrière). Dieste resta fidèle à la version transcrite par Menéndez Pidal, mais il introduisit quelques personnages de son invention (comme doña Belisa, la dame d'honneur de la Reine, et le jongleur) pour mettre en scène les passages narratifs. Cette pièce fut l'un des plus grands succès du répertoire pour marionnettes des Misiones Pedagógicas, entre 1934 et 1936.
Une femme travestie en chevalier suscite l'amour d'un homme
Le Comte (El Conde), déjà très âgé, ne peut assister le Roi d'Aragon dans son projet de guerre contre le Roi de France. De plus, il n'a que des filles, ce qui l'angoisse profondément. La plus jeune de ses filles s'offre pour aller combattre, déguisée en homme.
La Demoiselle se rend ainsi au palais royal et se présente sous le nom de don Martín devant le Roi, qui le trouve très jeune et inexpérimenté, mais qui admire son courage.
Au cours d'un intermède, le Jongleur raconte à la Reine ce qui vient de se passer au palais royal.
Dans la troisième scène, le Prince raconte à la Reine qu'il est tombé amoureux de don Martín, qu'il soupçonne d'être une femme déguisée. La Reine, préoccupée par l'inquiétante confusion de son fils, lui recommande avec l'aide de sa dame d'honneur doña Belinda, de soumettre don Martín à des épreuves pour déterminer s'il est un homme ou une femme. Mais la Demoiselle guerrière ne tombe pas dans ces pièges, même si la dernière épreuve, dans laquelle les chevaliers doivent se baigner nus dans la rivière, l'oblige à s'éloigner des autres, ce qui accentue les doutes du Prince et de la Reine.
Dans la dernière scène, la Demoiselle guerrière, pressée par le Prince, demande au Roi la permission de quitter le champ de bataille, car son père est très malade. Le Roi la remercie pour ses services et la laisse partir. Elle rentre chez elle heureuse, mais le Prince, qui galopait derrière elle, la retrouve et l'épouse.
Première représentation
Diverses représentations dans des villages, avec le théâtre ambulant Guiñol de Misiones Pedagógicas
Éditions et traductions
Rafael Dieste, Teatro, vol. II. Barcelona: 1981, Laia B, p. 167-182.