Jeune officier fait prisonnier par l'armée allemande pendant le débâcle de 1940, Hubert Gignoux retrouve dans l'Oflag VIII-F où il est interné en Moravie Henri Cordreaux, comme lui ancien membre des Comédiens Routiers, un groupe théâtral fondé au sein des Scouts de France par Léon Chancerel. Ensemble, aidés par d'autres prisonniers, ils montent plusieurs spectacles de marionnettes: L'Amour médecin et Le Mariage forcé de Molière, une adaptation de la chanson de geste Huon de Bordeaux, et ce Noël des anges dont ils préparent la représentation pendant l'automne 1943. Les têtes de marionnettes, en bois, sont sculptées dans les pieds des lits et des tables des baraquements. Quelques semaines avant Noël, les prisonniers sont dispersés dans d'autres camps et Gignoux ne peut assister à la représentation donnée par ses camarades le 24 décembre. Libérés à la fin de la guerre, Cordreaux et Gignoux reprennent à Paris, en 1945, certains des spectacles créés en captivité, puis fondent les Marionnettes des Champs-Elysées (1947-1949).

En 1930, les représentations de la Nativité données dans la banlieue parisienne avaient été, sous le nom de « Noëls routiers », le point de départ du travail théâtral des Comédiens Routiers. La pièce d'Hubert Gignoux, qui reprend avec humour ce thème en le traitant comme les répétitions d'un spectacle et en faisant paraître plusieurs personnages secondaire, s'inspire de cette expérience.

La pièce est reprise en 1954, avec quelques modifications, par le Théâtre de marionnettes de Genève de Marcelle Moynier.

Saint Pierre, aidé par quatre angelots, s'affaire pour préparer la scène de la Nativité. Il fait répéter les cantiques, envoie l'étoile aux Rois mages qui se réunissent chez Melchior pour prendre la route. Dans l'étable de Matthieu, maire de Bethléem, Chérubin prête pour un soir la parole aux animaux qui se moquent des humains, tandis que Pascal, le fils aveugle du maire, pousse ses parents à fouiller cette étable sans pouvoir leur expliquer ce qu'il recherche. Deux bergers se disputent, puis sont sermonnés par un troisième qui les pousse à se mettre en chemin. Les Rois mages font étape chez Hérode qui cherche à savoir où ils vont. Matthieu rend visite au scribe Estève, chargé du recensement, et aux hôteliers Barabbas et Iscariote: ce dernier se plaint du mauvais comportement de son fils Judas. Saint Joseph et la Vierge Marie se présentent pour le recensement puis demandent une chambre aux hôteliers qui refusent. Saint Pierre les conduit jusqu'à l'étable qu'il dispose pour la la naissance de Jésus et la venue des personnages populaires. Pascal retrouve miraculeusement la vue, puis les Rois mages font leur entrée.