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Chantera - Chantera pas
Pochade en un acte
La pièce, parfois intitulée Tu chanteras, tu ne chanteras pas, trouve son origine dans le répertoire traditionnel de Guignol tel qu’il était joué à Lyon par Laurent Mourguet et Louis Josserand père. C’est d’ailleurs sous ce dernier titre qu'elle avait été publiée pour la première fois par Jean-Baptiste Onofrio dans le Théâtre lyonnais de Guignol (deux volumes, Lyon: N. Scheuring éditeur, 1865 - 1870).
La version présentée ici est celle publiée par le metteur en scène Gaston Baty (1885-1952) dans son anthologie de pièces de Guignol parue en 1934: une édition qui prend appui pour une large part sur celle d'Onofrio, mais qui conserve davantage le comique souvent grivois de la tradition lyonnaise. Le texte multiplie les références aux chansons populaires : à Malbrough s’en va-t-en guerre (que son Guignol rebaptise « Marbrouk»), Fanfan la tulipe (Émile Debraux, 1819) et à la berceuse Do do l’enfant do, trois chansons déjà mentionnées par Onofrio, Baty ajoute encore deux titres très populaires au XIXe siècle : Le Vrai Portrait du Juif errant, complainte nouvelle sur un air de chasse (1820) et la Romance d’Henriette et Damon. Quant à son Guignol, il semble bien avoir été contaminé par l’insolence et la joie de vivre de Fanfan la tulipe…
Le héros est pris entre deux injonctions contradictoires
La femme de Battandier, proche d'accoucher, a absolument besoin de calme selon le docteur Molasson. Mais la maison des Battandier est située au carrefour des Pierres-Plantées, la place la plus passante et la plus bruyante de Lyon. Guignol monte la rue en chantant et rencontre le sergent Piffard, qui se rend au restaurant de Campenaud sur la place pour réserver un repas de fête pour son régiment. Piffard donne cent sous à Guignol pour qu'il chante sur la place en l'honneur du régiment. Entendant Guignol chanter, Jasmin, le domestique de Battandier, descend dans la rue pour le faire taire contre de l'argent. Piffard revient et malmène Guignol car celui-ci s'est arrêté de chanter; puis, quand Guignol lui dit qu'il a été payé plus cher pour se taire, Piffard le paye encore plus cher pour chanter. Jasmin revient à son tour, frappe Guignol pour qu'il se taise puis, quand Guignol lui explique qu'il a été payé pour recommencer à chanter, Jasmin le paye encore plus cher pour qu'il arrête. La même situation se reproduit. Finalement, Battandier descend dans la rue pour annoncer à tous que sa femme vient d'accoucher d'un garçon ; il offre à boire à tout le quartier et paye Guignol pour chanter à sa santé. Tous chantent en chœur au final.
Autres titres
Éditions et traductions
Guignol : pièces du répertoire lyonnais ancien / choisies, reconstituées et présentées par Gaston Baty, Paris : Coutan-Lambert, 1934.