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La Prise du fort de Kehl
La pièce fait écho à l'actualité récente: fortifiée par Vauban en 1683 dans un moment où elle était sous domination française, puis cédée au margrave de Bade en 1698, la ville de Kehl, sur la rive droite du Rhin face à Strasbourg, est assiégée par l'armée française au début de la guerre de succession de Pologne (1733-1738). Elle est prise en octobre 1733.
La Prise du Fort de Kehl, destinée à la Foire Saint-Germain, mais rejetée par la police en raison de sa critique de la guerre, n'a pu être représentée. L'attribution à Carolet, qui ne figure pas sur le manuscrit (collection Soleinne, Bibliothèque nationale de France, Ms fr. 9294), est proposée par les historiens du Théâtre de la Foire en raison des ressemblances de cette pièce avec La Prise de Philisbourg de Carolet représentée à la Foire Saint-Laurent en juillet 1734. On peut émettre l'hypothèque que cette deuxième pièce permit à Carolet de réutiliser le même sujet en suivant de plus près l'actualité (Philippsbourg est prise le 8 juillet) et, cette fois, en renonçant à la critique de la guerre afin d'obtenir la permission de la faire jouer.
Un soldat engagé a peur des combats
Polichinelle s'est engagé pour six ans comme soldat. Arrivé au camp de l'armée française devant Kehl, il prend peur et veut retourner à Paris. Condamné à être pendu comme déserteur, il est gracié en raison de la reddition de la garnison du fort.
Éditions et traductions
Françoise Rubellin (dir.), Marionnettes du XVIIIe siècle, Anthologie de textes rares. Montpellier: Espaces 34, 2022: 191-201.