La pièce fait partie du répertoire pour Guignol tel qu'il était joué dans les années 1850-1860 à Lyon, soit au Caveau des Célestins (1850-1862), soit au Café Condamin de la rue Port-du-Temple (1862-1869). Elle nous est connue par deux copies manuscrites. La première, réalisée par le marionnettiste Joanny Durafour (1853-1938) sur un cahier d'écolier à partir de manuscrits perdus de Vuillerme-Dunant, est conservée dans le fonds Léopold Dor du Musée des Arts de la Marionnette - Musées Gadagne (Lyon).

La seconde, sous le titre Le Monstre et l'alchimiste, appartient aux archives de la censure (Archives Nationales, F/18/1216), avec un visa en date du 23 janvier 1867: elle fait partie du répertoire joué à Paris par Laurent Josserand et Vuillerme-Dunand, entre 1866 et 1868, lorsque ceux-ci tentent d'y créer un Théâtre Guignol régulier dans un café de la rue Popincourt. Si l'action est identique dans cette deuxième version, on observe de nombreuses différences dans le nom des personnages (Amélie devient Émilie, le Baron de Valbreuze devient Baron de Kermann), le dialogue et le découpage en scènes.

Un jeune alchimiste, Émile, s'apprête avec son assistant Guignol à réaliser sa dernière expérience: la création d'un homme. C'est cependant un Monstre qui sort du chaudron, les effrayant tous deux ainsi qu'Amélie, la fille du Baron de Kermann, avec laquelle Émile est fiancé. Émile et Guignol se rendent dans un cimetière où un Squelette leur conseille d'interroger un vieil Alchimiste pour apprendre comment se débarrasser du Monstre. Le Monstre disparaît englouti par des fantômes, Guignol et Émile peuvent rejoindre le Baron et sa fille et le contrat de mariage entre les deux jeunes gens est signé.