Manuscrit sans indication d'auteur, conservé dans la Bibliothèque dramatique de M. de Soleinne (Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, FF 9312). La date de 1695 est parfois proposée, mais c'est par confusion avec l'argument d'un ballet intitulé L'Enlèvement de Proserpine relié dans le même volume. Charles Magnin (Histoire des marionnettes en Europe, 1852, p. 1036) avance l'hypothèse qu'il s'agit de la pièce mentionnée par Antoine Hamilton dans une épître à la Princesse d'Angleterre, écrite vraisemblablement en 1705, et qui évoque un spectacle de marionnettes présenté lors d'une fête patronale à Saint-Germain-en-Laye.

L'Enlèvement de Proserpine par Pluton roi des Enfers est la première de quatre pièces manuscrites copiées sur les mêmes feuillets intitulés « Répertoire des petites pièces de Polichinelle » (les autres sont Polichinelle colin-maillard, Polichinelle Grand-Turc et Le Marchand ridicule). Comme l'observe Françoise Rubellin, qui en a réalisé l'édition, ces pièces présentent un Polichinelle très différent de celui des théâtres de la Foire, sans doute plus populaire.

Gaston Baty en a réalisé une transcription manuscrite conservée à l'Institut International de la Marionnette (don Temporal).

Le personnage du Compère était interprété par un acteur placé devant la scène, pour servir d'intermédiaire entre la représentation et le public.

Polichinelle raconte au Compère qu'il est devenu le cocher de Pluton. Il aide celui-ci à enlever Proserpine ; sa mère Cérès s'interpose, mais Jupiter intervient pour dire que Proserpine sera rendue à Cérès si elle n'a ni mangé ni bu aux Enfers. Polichinelle témoigne qu'il a vu Proserpine manger « bien plus que d'une poire », Jupiter décide donc que Pluton peut la garder auprès de lui.