
Imprimé
13 pages
Auteur(s)
Pierrot pendu
La pièce Pierrot pendu fait partie du deuxième volume du Nouveau Théâtre de Guignol, paru en 1898, dans lequel Louis Lemercier de Neuville tente de "remédier" aux défauts du théâtre de marionnettes à gaine, déplacé de la rue au salon. Il cherche à modifier le langage (le parler lyonnais ou l’argot parisien) afin de le rendre plus compréhensible pour tous les publics et à raviver la vitalité de ce théâtre. L’auteur actualise et adapte également le répertoire pour que les pièces puissent être jouées par une seule personne, en y ajoutant des indications techniques de manipulation destinées à guider les amateurs souhaitant s’initier à cet art.
La pièce s’inspire des bastonnades traditionnelles de la marionnette à gaine. Ainsi, on retrouve Polichinelle, Arlequin et Pierrot au centre d'une réflexion ludique et satirique sur la justice, la vérité et les relations humaines.
Un juge et un suspect cherchent le voleur
Le juge accuse Pierrot d’avoir volé un livre trouvé caché sous sa paillasse et refuse d’écouter la moindre défense. Pourtant, il consent à laisser les amis de Pierrot venir lui faire leurs adieux. Pierrot, convaincu qu’un de ses amis a commis le vol, simule une pendaison pendant que le juge se cache pour écouter les échanges.
Le premier à intervenir est Scapin, qui déclare que Pierrot, ce "pâle imbécile", ne sait même pas lire et qu'il serait absurde qu'il ait volé ce livre. Puis vient la mère Michel, affirmant que ce "pauvre enfant" n’a jamais osé blesser un chat, contrairement à Polichinelle. Ensuite, Cassandre arrive, décrivant Pierrot comme un fainéant, un ivrogne et un grand glouton, mais sans la moindre malice : voler un livre serait inutile pour lui.
Enfin, Polichinelle et Arlequin se présentent. Tout en bavardant, ils évoquent leur soirée d’ennui où ils ont décidé de jouer un tour à Pierrot en cachant le livre sous son lit. Le juge, ayant entendu leur confession, se montre en éclatant de rire. Pierrot rit à son tour et descend de la potence. Dans un retournement final, le juge ordonne alors de pendre Polichinelle et Arlequin.
Éditions et traductions
Lemercier de Neuville, Nouveau théâtre de Guignol, deuxième série. Paris : éditeur Le Bailly, O. Bornemann, successeur, 1898.
Lemercier de Neuville, Nouveau théâtre de Guignol, série 2. Hachette Bnf, collection Arts, 2013.