Le Jam-e-Jam Numai ou Miroir magique - Laure Bernard

Imprimé

78 pages

Auteur(s)

Le Jam-e-Jam Numai ou Miroir magique

Laure Bernard | 1837 | Le Havre, France
Genre (indiqué par l’auteur)
Féerie
Personnages
Le Roi, Le Prince Papillon, Le Chevalier Belle-Épine, Le Génie, La Fée Ecrevisse, La Princesse Églantine, Dragonne, La Reine Abeille, La Nourrice d'Églantine, La Brebis, La Chèvre, Courtisans, Le Chat, La Souris, Le Serin de la Princesse
Nombre d’actes
10
Notice

Tout comme le titre de la pièce Le Jam-e-Jam Numai ou Miroir magique le suggère, le sujet s’inscrit résolument dans une dimension merveilleuse. Ce titre reflète également l’intérêt profond de Laure Bernard pour la culture persane, confirmé par son ouvrage Excursions lointaines : mœurs et coutumes de la Perse, publié en 1863.

Dans la tradition persane, le Jam-e-Jam (ou Coupe de Jamshid) est un objet mythique doté de pouvoirs extraordinaires : il peut refléter tout ce qui existe dans le monde, offrant à celui qui le possède une vision omnisciente. Laure Bernard, en évoquant cette référence culturelle, s’inscrit dans une tradition de merveilleux, comme elle le souligne elle-même : "les Persans ont orné leur histoire de faits merveilleux."

S’inspirant de cet imaginaire, l’autrice élabore un univers féerique en y intégrant des thèmes récurrents des romans médiévaux : la dame en détresse, la quête chevaleresque, l’idéal de chevalerie, les épreuves et l’adversité, ainsi que le cadre féodal. Par cette fusion habile, Laure Bernard donne naissance à un monde empreint de magie et d’épopée, où traditions orientales et inspirations médiévales se mêlent harmonieusement.

La pièce est publiée en 1837 mais Laure Bernard, dans son introduction au volume, explique qu'elle a commencé d'écrire pour le théâtre de marionnettes en 1825.

Résumé

Le héros affronte des obstacles afin d'épouser une princesse

Dragonne, la fille du Génie, s’ennuie. Elle ne peut ni parler avec des humains ni quitter les forêts, car les rivières sont sous le contrôle de l’ennemie de son père, la fée Écrevisse. Le Génie, prévoyant, a préparé un cadeau pour sa fille : le Jam-e-Jam Numai, ou miroir de l’univers. Ce miroir magique permet de voir tout ce que l’on désire observer sur la terre entière. Cependant, le Génie impose une condition à sa fille : ne jamais prononcer le nom de la fée Écrevisse car, si elle le faisait, elle tomberait irrémédiablement sous son pouvoir. Une fois le miroir entre ses mains, Dragonne observe un combat dans l’espoir de trouver un mari. Son attention se porte sur un jeune guerrier, le prince Belle-Épine. Elle exige que son père, le Génie, lui organise un mariage avec ce chevalier. Cependant, ce jeune homme est sous la protection de la fée Écrevisse, et le roi a déjà décidé de le marier à sa propre fille Églantine. Furieuse, Dragonne se lamente, se disant la plus malheureuse du monde. Puis, en scrutant à nouveau le miroir, elle aperçoit la princesse Églantine et exige que le Génie l’enlève pour en faire sa prisonnière.

Le prince Papillon arrive au palais du roi. On apprend que le chevalier Belle-Épine, futur gendre du roi, a offert à la princesse Églantine trois animaux magiques : un chat qui hérisse ses poils dès qu’un mensonge est prononcé, un serin capable de parler, et une souris qui peut se faufiler partout. Cependant, à la cour, beaucoup s’opposent à ce mariage, car ils se méfient d’un homme capable de procurer de tels cadeaux. Le prince Papillon fait son entrée et charme immédiatement toute l’assemblée. Il révèle avoir subi une défaite face à la reine Abeille et demande la protection du roi. Le roi, bienveillant, lui propose de rester trois jours au palais. On apprend alors que le prince Papillon a l'intention d’épouser la princesse Églantine.

La troisième scène s’ouvre sur la disparition de la princesse Églantine. Toute la cour accuse le chevalier Belle-Épine, car les animaux magiques qu’il avait offerts à la princesse ont également disparu. Peu après, on découvre que le prince Papillon s’est lui aussi volatilisé. Désemparé, le chevalier décide de solliciter l’aide de la fée Écrevisse, car elle seule peut contrer le pouvoir du Génie, seul capable de s’emparer des animaux magiques.

La quatrième scène montre la princesse Églantine avec ses animaux et le prince Papillon dans la grotte de Dragonne. Cette dernière se demande si le chevalier Belle-Épine viendra jusque là pour sauver sa bien-aimée. Elle exige que le prince et la princesse s'épousent afin que le chevalier reste avec elle. Elle les enferme tous deux avec les animaux dans une cage.

La souris s'échappe et le serin indique à la princesse le miroir magique se trouvant derrière la cage. Grâce à lui, ils peuvent savoir ce qui se passe au royaume. Le chevalier, pressé, marche sur la souris et la tue. Dragonne revient et grâce au miroir découvre que le chevalier s’approche de sa grotte. Elle décide de cacher le prince et la princesse dans un endroit encore plus secret. Pendant ce temps, le chat parvient à s’échapper de la cage et se cache.

Dragonne accueille le chevalier et lui raconte avoir aperçu, dans la forêt, la princesse Églantine, rayonnante, en compagnie d’un prince qui ressemblait à un papillon. Le chevalier la croit sur parole. Cependant, à cet instant, le chat traverse soudainement la scène en hérissant le dos. Le chevalier, comprenant qu’on lui a menti, revendique son amour pour la princesse Églantine et jure de se venger. Il vole le miroir magique afin de le donner à la fée Écrevisse, car celle-ci serait prête à tout pour le posséder.

Dragonne dit au chevalier de faire ses adieux à la princesse et au prince car ceux-ci seront offerts aux tigres de la forêt. Mais le chevalier court vers le miroir et appelle la fée Écrevisse qui apparaît, furieuse. D’un geste magique, elle transforme Dragonne en lionne. Le mariage entre le chevalier et la princesse Églantine peut enfin avoir lieu. La fée fait également apparaître la reine Abeille pour résoudre le conflit entre elle et le prince Papillon. Après une brève mais décisive conversation, la reine Abeille accepte d’épouser le prince Papillon. Ensemble, ils retournent dans leur royaume.

Date d’écriture
1825-1837

Éditions et traductions

Édition

Laure Bernard, Théâtre de marionnettes : ouvrage pour la jeunesse. Paris: Didier, 1837.

Langue
Français
Registres littéraires
Merveilleux
Techniques d’animation
Marionnette à fils
Public visé
Jeune public
Licence
Domaine public

Mots-clés

Procédés théâtraux

Permalien

Rédaction de la notice

Sofiia Hultiaieva