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17 pages
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Le Paquet n°6
La pièce Le Paquet n°6 fait partie du volume Paris-Pantin : deuxième série des "Pupazzi", paru en 1868. Les pièces de cet ouvrage sont précédées de plusieurs prologues que Lemercier de Neuville improvisait souvent avant le début de ses spectacles.
Comme dans les deux volumes de la première série des Pupazzi (1866), l’auteur compose ses textes à partir de reflets de son époque, de portraits de personnalités connues et d’actualités. Ainsi, dans la pièce Le Paquet n°6, il évoque la "question romaine" qui concerne le processus d’unification de l’Italie: les troupes françaises de Napoléon III ont aidé les partisans de l'Italie unifiée à conquérir la plus grande partie des États pontificaux, ne laissant au pape Pie IX que la possession de Rome.
En outre, Monsieur Prudhomme est un personnage emblématique créé par Henry Monnier (1799-1877), un auteur, caricaturiste, et dramaturge français. Ce personnage incarne une satire du bourgeois de son époque, symbolisant la prétention, la moralité rigide, et l’esprit conformiste qui caractérisaient cette classe sociale dans la première moitié du XIXᵉ siècle.
Un homme essaye de protéger son secret
La servante Jeannette avertit son maître, Monsieur Prudhomme, que sa femme est furieuse contre lui. La veille, elle a reçu la visite d’un homme qui souhaitait parler de Monsieur Prudhomme. Espionnant discrètement, Jeannette n’a pu entendre que le début de l’histoire racontée par cet inconnu : « Un soir d’été, à La Varenne… ». Elle a toutefois vu cet homme remettre de petits paquets cachetés en conseillant à Madame Prudhomme d’ouvrir le paquet n°6.
Inquiet, Monsieur Prudhomme demande à Jeannette d’aller prévenir ses amis, car ils sont aussi compromis que lui. Resté seul, il réfléchit à voix haute et commence à raconter l’histoire : « Un beau soir d’été, à La Varenne… ». On sonne à la porte. Alinéa, un ami de Prudhomme, arrive. Après avoir appris la nouvelle, il propose de faire transmettre la vérité par un tiers, car, selon lui, personne ne croira à cette version si ce sont les coupables eux-mêmes qui la racontent.
Une fois Alinéa parti, Prudhomme reprend son récit : « Un beau soir d’été, à La Varenne, nous étions… ». On sonne à nouveau. Alcinor, un autre ami, arrive à son tour. Il propose de constituer un jury d’honneur composé d’amis. Peu après, la sonnette retentit une fois de plus, et Prudhomme part avec Alcinor. Ce sont maintenant Barentin et Desgenais qui arrivent. Barentin proclame l’innocence de Prudhomme en commençant lui aussi : « Un beau soir d’été, à La Varenne… », mais Desgenais l’interrompt en disant qu'il partage son avis.
Les deux hommes repartent. Prudhomme reste seul, soulagé de pouvoir s’en sortir innocenté. Jeannette revient alors et annonce que Madame Prudhomme est partie. Ils décident d’ouvrir le paquet n°6. À l’intérieur, Jeannette trouve un jouet et s’exclame : « Une question romaine ! ». Prudhomme la corrige : « Une question italienne. [...] Il y a quelques années, par un beau soir d’été, à La Varenne… ». On sonne à la porte, et Prudhomme et Jeannette cachent précipitamment le jouet dans le paquet.
Éditions et traductions
Lemercier de Neuville, Paris pantin : deuxième série des "Pupazzi", Pairs : A. Lacroix, Verboeckhoven, 1868.