
Imprimé
50 pages
Auteur(s)
Odoardo
Romantisches Schattenspiel
Franz von Pocci a très peu écrit de pièces pour le théâtre d’ombres. Il a publié davantage de vignettes silhouettées sous forme de séquences légendées ou accompagnées de textes versifiés (un poème illustré a été publié par Literarisch-Artistische Anstalt en 1847 et trois planches publiées en 1854 dans les Münchener Bilderbogen ont été partiellement republiées sous forme de poèmes illustrés par Braun und Schneider en 1856). Ces publications s’avèrent ambiguës : au prime abord destinées à la lecture, toutes sont pourtant intitulées « Schattenspiel ». En choisissant cette appellation, mais aussi un style oral et un graphisme dynamique, Pocci semble destiner ces textes et ces vignettes à une mise en forme théâtrale où le poète deviendrait conteur et les silhouettes dessinées, des ombres animées.
Odoardo est un des rares « Schattenspiele » de Pocci véritablement dialogué et publié comme une pièce de théâtre. Cette pièce, unique par sa forme, l’est aussi par son sujet puisque Kasperl n’y apparaît jamais. Son protagoniste, Odoardo, est un jeune prince fiévreusement amoureux dont la destinée allégorise la fin du romantisme.
Un jeune prince nourrit un amour impossible
Comme chaque nuit, le prince Odoardo et la nymphe Tilia se rejoignent et chantent leur amour. Dès l’aube, la nymphe disparaît, au creux d’un tronc de tilleul, et Odoardo rentre au château. L’état mélancolique du prince inquiète son père, le roi, qui demande au ministre de la Maison royale d’en identifier la cause. Le soir-même, le ministre envoie son chasseur sur les traces du prince. Au pied du tilleul, Tilia attend Odoardo. La reine des fées apparaît et accuse Tilia d’avoir préféré l’amour humain au lien sacré qui l’unit à la Création. La reine des fées accorde à Tilia une dernière chance pour se racheter. Quand Odoardo arrive, Tilia l’enlace pour la dernière fois puis disparaît. Le chasseur ramène le jeune prince évanoui au château. À son réveil, le médecin Elixirius essaie de persuader Odoardo que son amour n’était qu’un rêve dû à la fièvre. Mais à la nuit tombée, et bien que très affaibli, Odoardo se déguise en garde et prend la fuite. Il meurt au pied du tilleul de Tilia qui, à l’aube, sort de l’arbre et le prend dans ses bras.
Éditions et traductions
Franz von Pocci, Odoardo, Romantisches Schattenspiel in fünf Aufzügen, Munich, Theodor Ackermann, 1869.