Le marionnettiste Joanny Durafour (1853-1938) note, sur une page tapuscrite jointe au manuscrit, que "c'est une petite pièce des Messieurs de l'Académie du Gourguillon ; ce n'est pas trop pour les enfants". L'Académie du Gourguillon (1879-1920) rassemblait plusieurs personnalités lyonnaises attachées à la défense de la langue et de la culture régionales.

Le manuscrit, sans doute recopié de la main de Durafour, a été acquis par le collectionneur Léopold Dor en 1927. Il est conservé dans le Fonds Léopold Dor du Musée des Arts de la Marionnette-Musée Gadagne à Lyon.

Madelon pleure, car son amoureux Guignol « méconnaît sa tendresse » depuis trois jours. En outre, il a changé : il ne boit plus, et il ne mange plus non plus. Gnafron accuse Guignol de devenir un artiste — rêveur et poète. Selon lui, une fois que Guignol arrêtera d’écrire, il retrouvera son rire joyeux. Alors Gnafron essaie de convaincre Guignol de laisser la plume ; Madelon le soutient. Guignol raconte alors que, l’autre nuit, Joséphin Soulary est venu en personne lui demander de ne pas laisser mourir la poésie lyonnaise. Depuis cette nuit-là, Guignol attend la Muse.

Soudainement, l’inspiration lui vient : il écrit un poème sur la splendeur de Lyon, puis s’évanouit. Gnafron blâme cette inspiration et conseille à Guignol de se tourner plutôt vers la politique ou la finance. Guignol promet de suivre ce conseil.