Ombres de guerre - Jacques Poirier

Imprimé

18 pages

Auteur(s)

Ombres de guerre

Jacques Poirier
| 1918 | Paris, France
Personnages
Soldats alliés, Soldats alié...nés, Poilus, Marquises et duchesses, Bon civil, Chien ambulancier, Brancardier, Aviateur, Mercanti, Embusqué, Monsieur Le Bureau, Stratège en chambre, Coq, Aigle, Pauline Thoisy, Carotte, poireaux, persil, chou, pommes de terre, charbon un sucre, oseille, petit pois, endive, jambon, côtelette, pain, riz, lentilles, pâtes, macaronis, topinambours, huile, salade, banane, poire tapée, pêche, Glorieux blessé, Nouveau riche, Infirmière, Femme de l'arrière, Vainqueurs, Parisiens
Notice

Le journal satirique La Baïonnette publie en 1918 un numéro intitulé Ombres de guerre écrit par Jacques Poirier et illustré par Jacques Nam. Le texte s’apparente à celui d’une revue (au sens dramatique) ; la présence de didascalies laisse supposer qu’il était destiné à être joué. Pendant la Première Guerre mondiale, des spectacles d’ombres étaient présentés aux civils, souvent pour financer l’effort de guerre, mais aussi aux soldats (par la troupe du journal Canard poilu par exemple).

La pièce reprend les codes des revues d’acteurs très appréciées par le public des cabarets et des théâtres de variétés avant la guerre (succession de tableaux, sujets d’actualité, allégories...) mais avec des élans patriotiques appuyés et une teneur polémique, des traits satiriques et antigermaniques propres au contexte.

Résumé

Les meilleurs vaincront

Comme un bonimenteur forain, le récitant présente au public les troupes alliées : le moujik accompagné d'un ours, le Portugais jovial, l’Écossais en kilt, l’Australien... Suivent les soldats des colonies d’Afrique et d’Asie, les soldats venus d’Europe centrale et du continent américain... Le défilé termine par le soldat français, présenté comme le défenseur du Droit et de la Liberté. Ce sont ensuite les soldats ennemis qui défilent : un « Boche », un Bulgare, un « Turcocentin », un « Austro-Hongariopoloslavocillère ». Ils sont présentés comme de répugnants bestiaux.
A l'arrière, des dames prennent le thé et se demandent inquiètes si elles pourront continuer à en boire... Chargeant leurs bouteilles de pinard, des poilus célèbrent la boisson qui leur permet de tenir.
Un soldat raconte comment son régiment a assiégé un village : les canons tirent, les corps à corps s’enchaînent, tous les hommes se battent et les troupes françaises vainquent. A l’arrière, au cinéma, un civil se délecte avec sa famille des exploits imaginaires qu’on lui projette à l’écran.
Quelques combattants emblématiques du front sont présentés dans une série de portraits élogieux : Tommy, le chien ambulancier, le poilu vaillant et robuste, le brancardier et enfin l'aviateur qui, en voltigeant dans le ciel, élimine l’adversaire et montre à Dieu les couleurs du drapeau français.
Sont ensuite brossés les portraits à charge de ceux qui vivent loin du front : le marchand profiteur que l’on voit vendre sa marchandise aux soldats, l’embusqué qui pavane et se divertit en ville, un agent administratif qui se délecte de la paperasserie et un civil qui joue au stratège en peignoir.
Fièrement dressé sur ses pattes, le coq français chante la victoire. Mais l ’aigle ennemi menaçant ouvre ses ailes. Le récitant le met en garde contre le vent puissant qui le tuera fatalement.
Une paysanne écrit une lettre à son fis soldat dans laquelle elle donne des nouvelle de la vie au village.
A l’arrière, on débat de la vie chère ; un dialogue s’engage entre les denrées qui sont rationnées et disparaissent (poireaux, chou, charbon, sucre, jambon, pain, salade, huile...) et celles qui sont de plus en plus consommées (pommes de terre, riz, lentilles, pâtes, topinambours...).
Dans un village, un soldat revenant de guerre est accueilli par sa mère, sa fiancée et tous les villageois.
Se profile la silhouette ventripotente du nouveau riche. Ayant prospéré grâce à la guerre, il déclare en gesticulant que les hommes se sont toujours battus.
Alités dans une salle d’hôpital, des blessés souffrant se réjouissent de voir venir l’infirmière qui veille sur eux.
Le quotidien frivole de la femme de l’arrière suit son cours : la toilette du matin, le tour au bois, la soirée au théâtre et la nuit d’amour.
Enfin, les soldats victorieux défilent sous les yeux des Parisiens. Ils chantent en passant sous l’Arc de triomphe.

Date d'écriture
1918

Éditions et traductions

Édition

Jacques Poirier, Jacques Nam, La Baïonnette, ombres de guerre, 31 janvier 1918

Langue
Français
Registres littéraires
Satirique, Polémique, Épique
Techniques d'animation
Théâtre d'ombre
Public visé
Non spécifié
Licence
Domaine public

Mots-clés

Procédés théâtraux

Permalien

Rédaction de la notice

Sophie Courtade