Imprimé
56 pages
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Casperl in der Zauberflöte
Franz von Pocci livre avec cette pièce une parodie de la Flûte enchantée de Mozart et Schikaneder, un genre très prisé dans la comédie de faubourgs des 18e et 19e siècle, en particulier à Vienne où ledit opéra fut créé en 1791 : c'est d'ailleurs l'ouverture de Mozart qui est donnée au début de la représentation. Pocci, lui-même compositeur en plus d'être écrivain, rend ici hommage à un de ses maîtres, tout en tournant en dérision la franc-maçonnerie, qui avait exercé sur le livret de Schikaneder une influence décisive. L'auteur brocarde également au passage la mode du wagnérisme, lorsque Pamina se dit lasse d'entendre Tamino jouer toujours les mêmes airs sur sa flûte et lui demande quelque chose de plus moderne : elle s'entend répondre que Wagner est trop difficile et qu'il n'y a pas de mélodie. La féerie de Mozart et Schikaneder est traitée ici sur un mode burlesque, le comportement outrancier de Casperl contraste avec l'univers délicat de l'opéra, dont l'intrigue a d'ailleurs été réduite à des histoires de famille. Casperl dans la Flûte enchantée, comme l'immense majorité des pièces de Pocci, a été écrit pour le théâtre du marionnettiste munichois Joseph Schmid (1822-1912). Ce n'est pas la dernière parodie de Mozart que ce dernier comptera dans son répertoire : Karl Engel a publié dans ses recueils de comédies pour marionnettes un texte intitulé Don Juan's zweites Leben oder Casperles Gefahren [La deuxième Vie de Don Juan ou les Périls de Casperle]. Cette fois-ci, ce sont les personnages de Don Giovanni qui reviennent pour un second round...
L'harmonie perturbée
Suite à une rixe à la taverne, Casperl annonce à sa femme qu'il devient misanthrope et se retire du monde. Il prend aussi congé du commissaire de police. Ses tribulations le mènent jusqu'à la résidence européenne du prince d'Egypte Tamino et de sa femme Pamina, lieu de retraite du magicien vieillissant Sarastro. Le maure au service de la Reine de la nuit, Monostatist (le Monostatos de la Flûte enchantée), aide Casperl, qui se présente comme un savant voyageur, à s'introduire dans le palais : il espère bien qu'il y sèmera la zizanie. Casperl affamé se révèle en effet un hôte extrêmement grossier et les fréquentes visites de la Reine de la nuit, qui plongent à chaque fois la scène dans le noir, ajoutent à la confusion. Sarastro est néanmoins prêt à initier le soi-disant savant aux mystères de la franc-maçonnerie, mais Casperl s'amuse surtout à donner des coups sur le gong, puis à taper du pied sur la table du maître de la loge : Sarastro le lui interdit, ils se querellent et Casperl l'assomme, puis s'enfuit avec la protection de la Reine de la nuit. Poursuivi par le lion de Tamino, il est sauvé de justesse par le chasseur Thomerl, qui abat le lion. Ils reviennent alors chez eux avec leur trophée, au grand ébahissement de la police. La Reine de la nuit survient pour souhaiter au public la bonne nuit.
Première représentation
Münchner Marionettentheater
Éditions et traductions
Franz von Pocci, Lustiges Komödienbüchlein, München, Ernst Stahl, 1877, 65-121