Manuscrit
102 pages
Keiser Karl von Rom
Cette comédie remonte au début du 18e siècle et apparaît entre autres dans les répertoires de Johann Georg Geisselbrecht, de Joseph Schütz, de son beau-fils Eberle ou d'Anton Lorgie. La popularité de la pièce décrût au cours du 19e siècle et on n'en connaît aujourd'hui que deux manuscrits (ceux de Geisselbrecht et de Lorgie).
Le manuscrit dont il est question ici provient du fonds posthume de Lorgie : il a été acheté par le marionnettiste Albert Apel (1847-1905) et offert en 1890 au collectionneur de pièces pour marionnettes Arthur Kollmann. Le manuscrit est entré en 1927 dans les collections du Völkerkundemuseum de Leipzig et est conservé depuis 1972 dans la Puppentheatersammlung de Dresde (cote D4-326).
Dans les deux versions de Schütz et Geisselbrecht, c'est le roi Siegeslaus qui fait croire à son fils qu'il est mort. Chez Geisselbrecht, une furie infernale convainc en outre le prince Vollomandus de courtiser sa belle-mère. Le fantôme est joué par un des amis du roi, la tête décapitée n'est qu'une imitation en cire. L'empereur et le roi ne sont pas en guerre, mais s'allient au contraire pour faire campagne contre un ennemi commun, ce qui pourrait correspondre à un état plus ancien du texte.
Un roi met à l'épreuve la fidélité de son fils
L'empereur Karl séjourne à la cour du roi de Sicile Siegeslaus, afin d'obtenir la main de sa fille Edwige. Siegeslaus feint d'être son ami mais conspire contre lui, car si l'empereur meurt sans laisser d'héritier, le duché de Toscane, qui appartenait autrefois à Siegeslaus, lui reviendra à nouveau. Mais le meurtre ne réussit pas parce que Kasper, l'écuyer de Siegeslaus, s'y prend trop maladroitement. L'empereur Karl accuse Siegeslaus de tentative de meurtre et lui « pardonne » en lui réclamant sa fille et en lui déclarant aussitôt la guerre. Siegeslaus part au combat contre l'empereur Karl. Entre-temps, son fils Vollomandus - encouragé par les prédictions que lui fait le fantôme de son grand-père - courtise sa belle-mère Kleokardia. Vollomandus apprend du fantôme que son père tombera au combat. Peu de temps après, on lui apporte en effet la tête du roi. Kleokordia, accablée de chagrin, refuse les avances de son beau-fils. Au moment où celui-ci veut la jeter au cachot, Siegeslaus, revenu victorieux du combat, fait son apparition. Il condamne son fils à mort, car aussi bien le fantôme de son grand-père - il s'agissait en réalité du chevalier Hermann, qui s'était déguisé - que la tête décapitée - une statue de cire - servaient à le mettre à l'épreuve. C'est Kasper qui doit procéder à l'exécution, mais elle échoue : Kleokordia a pardonné à son beau-fils et enlevé les munitions de l'arme à feu. Siegeslaus lui pardonne à son tour. Kasper est récompensé et se prépare à épouser sa bien-aimée.