Imprimé
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Der Ungeratene zon
Der Ungeratene zon [Der ungeratene Sohn] est la version de la pièce de Don Juan dictée au milieu du 19e siècle par un marionnettiste de la famille tchéco-morave Dubský, actif en Hongrie, à son petit-fils Johann Hincz (ou Hinz). Celui-ci ne maîtrisait pas l'allemand écrit et retranscrit le texte phonétiquement à partir du hongrois. L'allemand utilisé par le marionnettiste correspond au parler du quartier de Jozsefváros à Budapest, semble-t-il déjà obsolète au moment de la rédaction du texte de la pièce. Les dialogues reprennent des expressions hongroises comme le juron « fene egyemek » [le diable vous emporte], des allusions sont faites au contexte social de la Haute-Hongrie, l'actuelle Slovaquie, en particulier la désignation de kozárek pour le bourreau. La pièce a pu être jouée dans toute la partie transleithanienne de l'Empire des Habsbourg, sous administration magyare, c'est-à-dire en Hongrie, en Roumanie, en Bosnie et en Serbie, où la présence de la famille Hincz est bien attestée à partir de 1842.
Le mauvais fils puni
Malheureux au jeu, Donjuán envoie son domestique Kaspór emprunter de l'argent à son père Alfáro. Celui-ci refuse, sur quoi Donjuán le tue de ses propres mains. Kaspór rapporte à son maître une entrevue qu'il a surprise entre son frère Donfillipo et sa bien-aimée Ámorilá. De jalousie, Donjuán se décide à enlever Ámorilá nuitamment, avec l'aide de Kaspór et de Misko Féitá, mais le père d'Ámorilá, Donpétro, accourt aux cris de sa fille et Donjuán le tue à son tour. Il ne lui reste plus qu'à fuir avec Kaspór. Ils trouvent refuge chez un ermite, que Donjuán assassine pour lui prendre son habit. Survient Donfillipo, qui ne tarde pas à subir le même sort. Donjuán et Kaspór découvrent ensuite le monument à la mémoire de Donpétro et l'invitent à dîner, sur quoi le fantôme conjure Donjuán de s'amender : comme il refuse, il est finalement emporté par le diable.
Éditions et traductions
Robert Gragger, Deutsche Puppenspiele aus Ungarn, in: Archiv für das Studium der neueren Sprachen und Literaturen, 80/3-4 (1925), 163-168.
Christine Kaiser, Don Juan-Spiele der Wanderbühne, Diplomarbeit zur Erlangung des akademischen Grades einer Magistra der Philosophie an der Geisteswissenschaftlichen Fakultät der Karl-Franzens-Universität Graz, LiTheS, Graz, Institut für Germanistik der Universität Graz, 2005, 195-203.