Imprimé
30 pages
Auteur(s)
Nachtschatten
Ein Puppenspiel aus der Nachkriegszeit
La révolution allemande de 1918-1919 a suscité une importante production de textes pour marionnettes, à commencer par une série de pièces communistes allemandes et autrichiennes, le "Kasper rouge". Mais on en trouve également à l'opposé de l'échiquier politique. Ecrite en 1920 par un petit-fils du « comte de la marionnette » Franz von Pocci, Nachtschatten est une de ces pièces issues des milieux catholiques conservateurs de Bavière, en réaction au gouvernement d’inspiration communiste proclamé à Munich sous le nom de République des Conseils (à l'instar de Kasperl und der Kommunist de Franz Drexler). Ernst Pocci met en scène son propre grand-père. Dans la pièce, le comte Franz von Pocci rencontre le leader révolutionnaire Kurt Eisner (1867-1919). Ce dernier, comme d'autres figures du mouvement (Ernst Toller, entre autres), fut la cible d'attaques antisémites particulièrement virulente. Cet aspect est aussi présent dans la pièce d'Ernst Pocci, à travers le personnage caricatural du Juif. La pièce se prêtait donc d'elle-même à sa récupération par le national-socialisme : elle parut en effet en 1934, à titre posthume, chez un éditeur qui publiait des pièces résolument nazie.
Un revenant constate la dépravation du monde et en appelle au changement
Le comte Franz Pocci redescend sur terre pour revoir sa bonne ville de Munich. Il y rencontre une série de personnages qui attestent chacun à sa façon les égarements de la République des Conseils : le Démagogue, représenté sous les traits du révolutionnaire Kurt Eisner, la Mort, le Juif et le Diable, puis Kasperl et le Münchner Kindl (« enfant de Munich », figure inspirée des armes de la ville). A la fin survient un jeune invalide de guerre, qui fédère autour de lui des étudiants, des ouvriers, une foule exaltée qui entreprend, selon le vœu du comte, de réveiller « la vieille force du peuple allemand » (« die alte deutsche Volkeskraft »).
Éditions et traductions
Ernst Pocci: Nachtschatten. Potsdam, Voggenreiter Verlag, 1934.