Imprimé
30 pages
Johann von Nepomuk, der Verschwiegene
La légende de Saint Jean Népomucène, confesseur de la reine martyrisé par le roi de Bohême Venceslas IV en 1393 pour avoir refusé de trahir le secret de confession, donne le sujet de cette pièce témoignant d'une dévotion populaire largement répandue dans toute l'Europe centrale catholique depuis le 18e siècle et même avant : la première représentation connue d'une pièce sur ce sujet est donnée au collège jésuite de Prague en 1689, avant même la béatification de Jean Népomucène en 1721 et sa canonisation en 1729. De nombreuses pièces font alors circuler la pièce dans les pays allemands. Elle figure entre autres au répertoire du marionnettiste de Ratisbonne Leopold Nefftzer, comme on le sait par une mention à Cologne en 1733. Le texte reproduit par Hans Netzle dans son étude sur le théâtre de marionnettes ambulant paraît s'inspirer d'une pièce populaire imprimée en 1780. Le dénouement de la pièce semble conserver une réminiscence des soulèvements populaires qui marquèrent en effet le règne de Venceslas IV au début du hussitisme en Bohême, mais en les attribuant au martyre de Saint Jean Népomucène. La pièce fait figurer l'incontournable Kasperl dans un rôle de domestique de la reine, mais il n'assume absolument aucun rôle dans le déroulement de l'intrigue.
La probité persécutée
Le roi de Bohême Wenzel (Venceslas IV) souhaite se débarrasser de son épouse Sophie, afin de pouvoir se remarier avec la princesse sorabe (ou serbe) Ahalibama, que son général Zytho a faite prisonnière. Zytho calomnie la reine auprès de Wenzel, prétendant qu'elle l'a trompé avec le cuisinier à la cour Guido. Wenzel cherche à faire parler le confesseur de Sophie, Jean Népomucène, mais celui-ci refuse de trahir le secret de confession. Zytho maquille alors une lettre de Guido à la reine et le compromet définitivement auprès du roi. Guido est exécuté, Sophie empoisonnée dans son cachot. Ahalibama refuse néanmoins les avances du roi. Jean Népomucène est exécuté à son tour et jeté dans la rivière : sept étoiles s'élèvent au-dessus des eaux. La mort de la reine et le martyre de Jean provoquent un soulèvement du peuple de Prague et le roi doit se démettre, non sans avoir tué Zytho de ses propres mains. Un dernier tableau montre l'apothéose de Saint Jean Népomucène sur son lit de mort.
Autres titres
Première représentation
Le manuscrit de la pièce, conservé au Münchner Stadtmuseum, provient du répertoire du marionnettiste Karl Eisen et est daté de 1883, mais il ne s'agit vraisemblablement que d'une copie écrite d'un texte qui circulait déjà auparavant dans les pays allemands : une première représentation d'une pièce sur Saint Jean Népomucène avec des marionnettes est attestée à Cologne dès 1733.
Éditions et traductions
Hans Netzle: Das Süddeutsche Wander-Marionettentheater und seine Puppenschauspiele, 1938
Hans Netzle: Das Süddeutsche Wander-Marionettentheater und seine Puppenschauspiele, Frankfurt, Puppen & Masken, 2005, 61-91.