Le premier titre de ce spectacle était France-Lune. Transposés dans des métiers du 20e siècle (employée de la poste, reporter, assistant d'un savant), les personnages traditionnels de la commedia dell'arte sont les protagonistes d'une action de science-fiction où le motif du voyage dans l'espace reste traité à la manière des féeries du 19e siècle.

Treize marionnettes du Premier voyage dans la Lune sont exposées au Musée de l'Ardenne (Charleville-Mézières). Celles du Robot ou des personnages extraterrestres sont réalisées à partir d'assemblages d'objets ordinaires: moules à gâteau, écouvillon, etc. Le Martien, en particulier, est construit à partir de différents ustensiles de cuisine. Certaines couleurs de ces marionnettes se révélaient luminescentes grâce à l'emploi de la lumière noire (lampe de Wood). Le Fonds Chesnais de l'Institut International de la Marionnette conserve un manuscrit de la pièce, une dactylographie annotée pour la mise en scène, plusieurs photographies du spectacle et des marionnettes.

Pierrot est l'assistant du Professeur Mécanik. Timide, il téléphone de façon anonyme à Colombine, l'employée de la poste, pour lui déclarer son amour, mais elle le repousse. Apprenant du journaliste Arlequin que Mécanik prépare une fusée interplanétaire, Colombine demande à Pierrot de convaincre le professeur d'accorder une interview à Arlequin. L'espion Niak-Niak s’introduit à la place d'Arlequin et déclenche le lancement afin que la fusée aille s’abîmer dans l’espace. Mais Pierrot est dans la fusée et en prend le contrôle. Sur la Lune, il est accueilli par la Reine qui veut l'épouser afin de sceller un pacte d’amitié avec la Terre. Pierrot trouve un prétexte pour retourner sur Terre, soutenu par l’Ambassadeur martien. Colombine tombe dans les bras de Pierrot pendant qu’Arlequin filme la scène pour la télévision.