Le texte publié porte la mention "Librement inspiré de faits divers survenus à Gloucester, Massachusetts". Sorry, boys s'inspire effectivement d'un fait divers qui a bouleversé la petite ville du Massachusetts en 2008: dix-huit lycéennes de moins de seize ans ont décidé de tomber enceintes en même temps pour créer une communauté féminine, exempte de présences masculines, où elles pourront élever ensemble leurs enfants. Le texte vise à montrer que le choix des filles a été dicté par un contexte social miné par une forte violence de genre, vécue par les protagonistes dans plusieurs situations (avec leurs petits amis, au sein de leur propre famille...). Pour mettre en lumière ce contexte, Cuscunà a choisi de ne pas faire intervenir directement les protagonistes de l’histoire: elles ne prennent jamais directement la parole, le texte explorant l’environnement social qui les entoure et laissant parler leurs copains, leurs parents et les professionnels de l'école. Les marionnettes les représentant sont douze têtes animatroniques (animées à distance par des câbles de freins de vélo) et qui sont accrochées sur des supports en bois, à la manière des trophées de chasse.

Dans un lycée américain, un groupe de filles décide de conclure un pacte secret. Elles choisissent de tomber enceintes ensemble, puis de fuir leur ville et de fonder une communauté féminine. Quand le doyen se rend compte de la situation, il essaie de dissimuler les faits, par peur de la confrontation avec les parents et les médias, mais tout revient inévitablement à la surface. Les filles préviennent leurs copains de leur grossesse par SMS, et ensuite elles organisent leur fuite. Les cris des parents ne les détourneront pas de leur projet. En revanche, ces mêmes cris se transformeront en raisonnements sur leurs propres fautes et sur les causes de ce pacte bouleversant.