Imprimé
16 pages
Drame du Polichinelle français
écrit sous sa dictée aux Champs-Élysées
Cette transcription est, avec celle proposée par Jules Rémond la même année, la plus ancienne que l'on connaisse des spectacles de Polichinelle en marionnettes à gaine, tels qu'on les jouait à la fin du 18e siècle et pendant une grande partie du 19e dans les parcs, les jardins publics et les promenades. À Paris, plusieurs castelets présentaient ce spectacle sur les Champs-Élysées. On peut aussi la comparer avec une autre version publiée par Eugénie Foa en 1840.
Le texte est publié dans un petit recueil anonyme intitulé Les Grotesques, fragments de la vie nomade, recueillis par un archéologue, petit-fils de Turlupin, où sont décrites plusieurs scènes des rues parisiennes. Bien qu'il porte sur sa première page "On a conservé jusqu'aux licences poétiques de l'auteur", il a vraisemblablement été réécrit pour sa publication. Il s'agit ici d'une version brève du spectacle, ne comportant pas le combat contre le Diable. La présence d'un chat vivant, parmi les marionnettes, est largement attestée par l'iconographie de l'époque.
Le héros se débarrasse de tous ceux qui le gênent
Après les salutations de Polichinelle au public, la pièce commence par l'entrée d'un Aveugle qui demande l'aumône. Par maladresse, l'Aveugle heurte Polichinelle avec son bâton, tous deux se disputent et Polichinelle assomme l'Aveugle. La Femme de l'Aveugle, furieuse, attaque Polichinelle et lui mord le nez. Il l'assomme à son tour et les jette tous deux hors du castelet. Le Commissaire arrive et veut pendre Polichinelle. Il demande au Chat de l'aider, mais celui-ci le griffe. Le Commissaire fait alors croire au Chat que la potence est destinée à un autre. Faisant semblant de ne pas savoir comment glisser la tête dans le noeud coulant, Polichinelle demande au Commissaire de lui montrer comment faire et en profite pour le pendre. Il sort, emportant le chat sous son bras.
Éditions et traductions
Les Grotesques, fragments de la vie nomade, recueillis par un archéologue, petit-fils de Turlupin. Paris: impr. P. Baudouin, 1838.