Cette pièce que le petit-fils d’Emmanuel Cottier sous-titre « suite de tableaux » est dépourvue de véritable intrigue. Elle est une des variations possibles qu’Emmanuel Cottier proposait à partir d’un ensemble de décors et de silhouettes interchangeables, représentant sous un angle comique et pittoresque la vie ordinaire autour du le lac Léman. Le principe de composition est comparable à celui des pièces de la rue : les personnages sont des types, dont le milieu social et le caractère sont signalés par l’embarcation et des traits de langage. Il s’agit avant tout de représenter la diversité séduisante et idéalisée du petit monde lacustre genevois, où se côtoient les hommes et la nature, des bateaux plus ou moins sophistiqués, des pêcheurs traditionnels et des pratiques de loisirs modernes, en lien notamment avec l’essor du tourisme.

Sur le lac Léman, un cygne nage, chasse, glisse sur l’eau et ondule son cou. Deux jeunes garçons sur un bateau discutent : Gugus dit à Polyte qu’il ne veut pas apprendre à nager. Un vieux pêcheur bougonne. Deux pêcheurs à la nasse arrivent : l’un parle du nez et l’autre bégaie. Tandis qu’un bateau à vapeur navigue au loin, un bateau d’agrément progresse le long du littoral. A son bord, un couple d’étrangers subit les remous et Madame est prise d’une grande frayeur. Une barcarolle s’entonne. Deux bateliers passent.