La vita di Santa Marina (La vie de sainte Marine) est le dernier spectacle d'Anna Cuticchio, écrit après la fermeture du Teatro Bradamante qu'elle a dirigé jusqu'en 1995. Ce spectacle a été donc représenté en 1996 au Teatro Ippogrifo fondé par son père Giacomo Cuticchio (1917-1985), et dirigé à ce moment-là par sa mère Pina Patti Cuticchio. Anna Cuticchio a travaillé à l'écriture de ce texte pendant dix ans, en visitant le sanctuaire où se trouve le corps de la sainte à Venise et plusieurs villages italiens où son culte est pratiqué. Cette écriture a marqué sa vie, au point qu'en 2001, après être devenue une sœur laïque et avoir choisi le nom de Marina, elle est partie en Afrique comme missionnaire.

Marina est encore une enfant quand sa mère meurt et que son père décide de se retirer dans un monastère. Puisque la fillette est désespérée, son père lui propose de se faire passer pour un garçon afin qu'elle puisse vivre à ses côtés dans le monastère. Après la mort de son père, Marina reste au monastère sous le nom de Fra Marino. Au cours d'un voyage, Marina passe une nuit dans une taverne, et le lendemain, l'aubergiste l'accuse d'avoir mis sa fille enceinte. Au lieu de se défendre, Marina assume le péché d'un autre, suivant ainsi l'exemple de Jésus. Chassée du monastère, elle devient mendiante, toujours habillée en homme. Lorsque l'aubergiste lui apporte le nourrisson de sa fille, Marina le garde avec elle. Mais au bout de cinq ans, elle tombe malade, usée par le labeur et les souffrances endurées dans la rue. L'enfant, Fortunato, demande alors de l'aide aux moines, qui décident d'accueillir à nouveau "Fra Marino" au monastère. Mais il est trop tard : Marina meurt. Les frères découvrent que "Fra Marino" était une femme et donc innocente du péché dont on l'accusait. Un ange emmène l'âme de Marina au Paradis, tandis que les frères la célèbrent comme une sainte.