Il Ciro - Pietro Ottoboni
Texte imprimé en italien (page de titre)

Imprimé

80 pages

Auteur(s)

Il Ciro

Pietro Ottoboni | 1712 | Rome, Italie
Genre (indiqué par l’auteur)
Dramma posto in musica
Personnages
Astiage, Arpago, Mitridate, Erenia, Ciro, Arsace, Sandane
Nombre d’actes
3
Notice

En 1708, Ottoboni fait construire, dans son palais de la Chancellerie, un théâtre d’une grande magnificence imaginé par Juvarra et Pellegrini et pourvu de cent vingt-sept décors. Après Il Costantino pio, qui ouvrait la saison 1710 de son "teatrino ad uso di pupazzi", et Teodosio il Giovane l’année suivante, l’année 1712 voit la création d’Il Ciro, dramma per musica attribué à Ottoboni mais dont la paternité demeure incertaine. D’après les témoignages, les marionnettes extrêmement coûteuses sont des figures de carton ou de bois "de près de quatre pieds de hauteur" et très ressemblantes à des comédiens naturels. Elles se meuvent sur des glissières en bois et sont actionnées depuis les dessous de la scène par un système de contrepoids. La musique est signée par Alessandro Scarlatti.

Il Ciro (Cyrus) confirme l’émulation qui oppose Ottoboni à Pietro Pariati: ce dernier avait réutilisé le sujet de Costantino en 1711; c’est désormais Ottoboni qui emprunte à son rival le sujet de Ciro, pièce représentée à Venise au Teatro di San Cassano pour le carnaval de 1709 sur une musique de Tommaso Albinoni. Les deux œuvres s’inspirent du roman français de Scudéry, Artamène ou le Grand Cyrus, publié entre 1649 et 1653. Dans les deux pièces, l’identité de Ciro n’est révélée que tardivement, aux yeux du protagoniste lui-même. Comme les autres œuvres d’Ottoboni, Il Ciro met en opposition deux figures de monarque, le tyran Astiage, mené par ses passions, et le bon roi Ciro, caractérisé par sa magnanimité. Comme les précédentes, la pièce met en œuvre une série de décors spectaculaires et de scènes de cérémonies grandioses. La scène de ballet qui clôt le premier Acte prolonge une cérémonie sacrificielle impressionnante, tout comme la scène qui referme l’Acte II: alors qu’Astiage tente de faire avaler à Arpago une coupe contenant le sang de son fils, le ciel s’obscurcit, la mer s’agite et des furies sortent des nuées, ruinant l’apparat du repas avant de former le ballet. Au troisième Acte, une scène souterraine et nocturne donne à voir l’activité des conjurés; enfin, la pièce se termine par l’avènement de Ciro, dans un palais céleste transparent d’où émerge un grand trône au-dessus des nuages, à la manière du finale de Teodosio.

Résumé

Un roi légitime reprend sa place

Le berger Mitridate a recueilli Elcino et l’a élevé comme frère de sa fille Erenia. Les amours d’Erenia pour Arsace, fils d’Artemio, et de Sandane, fille du même Artemio, pour Elcino, sont contrariées par la haine qui oppose les deux familles. Mitridate apprend à Erenia que le Roi Astiage, des années auparavant, a confié à Arpago la mission de se débarrasser de son petit-fils Ciro (Cyrus) à cause d’un songe. Restée seule, Erenia se rappelle que sa mère donna naissance à un enfant mort-né et que son père lui substitua Elcino, dont il prit soin comme de son fils. Grâce à l’amour qu’ils éprouvent pour leurs sœurs respectives, Arsace et Elcino se réconcilient. Au palais, Astiage, qui soupçonne Arpago de n’avoir pas accompli sa mission, feint d’éprouver des remords et d’espérer que Ciro soit de nouveau vivant. Arpago, Mitridate et Erenia se réjouissent de ce revirement et décident de présenter Elcino au Roi: ils organisent un sacrifice au cours duquel Astiage se sent porté vers Elcino. Pour le mettre en garde contre le tyran, Mitridate révèle à Elcino l’histoire de Ciro : le jeune homme décide de venger l’enfant. Surpris par Sandane, il reçoit l’aveu de son amour. L’acte se termine par un ballet des gardiens du temple.

Dans la forêt, Astiage vole au secours d’Erenia, poursuivie par une bête féroce. Pour se venger des rigueurs d’Elcino à l’égard d’Arsace, elle lui apprend que le jeune homme n’est pas son frère et promet de lui apporter les langes dans lesquels il a été trouvé. Elcino, qui est retourné à ses troupeaux et rêve de grandeur, est invité à la table royale; Arpago lui apprend que Ciro est en vie. A la vue des langes, Astiage comprend l’identité d’Elcino et en appelle aux déesses de la vengeance. Pour se venger des mauvais services d’Arpago, le tyran lui fait boire une coupe contenant le sang de son fils ; il fait enfermer Elcino. Le ciel s’obscurcit, la mer s’agite, des furies sortent d’une nuée pour former le ballet.

Sandane, inquiète du sort de son amant, le rencontre enchaîné: ils échangent des vœux de mariage avant qu’Elcino ne soit conduit dans le cachot. Erenia, en proie à la culpabilité, révèle à Sandane l’identité de Ciro et la reconnaît comme Reine. Astiage déclare son amour à Sandane: elle le repousse et demande à mourir aux côtés de son époux, ce qui suscite sa jalousie. Le tyran décide d’immoler Ciro sous les yeux de son épouse, mais les gardes ne lui obéissent plus. Dans l’intervalle, Arsace et Arpago ont délivré Elcino qui arrive en compagnie des conjurés. Il apprend sa véritable identité de la bouche de Sandane et se rend maître du tyran. Erenia confesse à son père être le traître qui a révélé au Roi l’identité de Ciro: il lui pardonne comme à celle qui a permis que les destins s’accomplissent. La pièce se termine par l’avènement de Ciro, qui monte sur le trône en compagnie de Sandane.

Œuvres corrélées
Artamène ou le Grand Cyrus
Date d’écriture
1712

Première représentation

Rome, Italie, 1712 -

Palazzo della Cancelleria

Éditions et traductions

Édition

Il Ciro. Roma: Antonio de'Rossi, 1712.

Édition moderne

Nicola Badolato, "All'occhio, all'udito ed al pensiero", Gli allestimenti operistici romani di Filippo Juvarra per Pietro Ottoboni e Maria Casimira di Polonia. Torino: Fondazione 1563 per l’Arte e la Cultura della Compagnia di San Paolo, 2016.

Lieu de conservation

University of North Carolina at Chapel Hill - Chapel Hill, États-Unis