Imprimé
95 pages
Auteur(s)
Mémoires d'une marionnette
L'auteur, pour présenter sa pièce, décrit en quelques mots le théâtre de marionnettes traditionnel en Iran. Les marionnettes iraniennes sont en bois, en papier mâché, en tissu ou en porcelaine. Elles mesurent de 10 à 45 centimètres et peuvent être à tige, à fil ou à gaine. Les quatre villes les plus célèbres pour leurs marionnettes sont : Téhéran, Tabriz, Chiraz et Ispahân. Certains spectacles exigent quatre-vingts à cent marionnettes (la pièce Mémoires d’une marionnette compte plus de 37 marionnettes).
Les représentations se déroulent généralement dans les maisons privées à l’occasion d’un mariage, d’un anniversaire, etc. La troupe peut être composée de trois à cinq personnes : le marionnettiste (Morched ou Louti), son assistant et trois instrumentistes. Le chef du groupe joue du zarb, parle directement au public et peut dialoguer avec les marionnettes ou bien « traduire » ce qu'elles disent pour les spectateurs. Les spectacles racontent des histoires de la vie quotidienne en utilisant les allusions au sexe, des grossièretés, des insultes et des jeux de mots.
La pièce, écrite en 1989-1990, est prévue pour être jouée par les marionnettes et par les acteurs, « pour dire la circulation entre les petits mythes-poupées et leur image trop vraie dans le monde contemporain » (Anne Ubersfeld, « Un conte doux-amer », préface). Elle a obtenu le troisième prix au concours International de R.F.I-Théâtre (1995) et été diffusée par Radio-France Internationale en 1997.
Un marionnettiste traditionnel se résout à léguer ses marionnettes
Mademoiselle Félicité, une doctorante étrangère, rend visite à Morched, un maître-marionnettiste, pour acheter ses marionnettes. Sa demande est catégoriquement refusée car, pour Morched, les marionnettes sont un travail ancestral. Néanmoins, après la révolution islamique de 1979, les autorités répriment la culture iranienne traditionnelle et Morched se voit interdire de pratiquer son métier. Malgré cela, il décide de sortir une dernière fois ses marionnettes pour raconter l'histoire d'amour entre Pahlévâne et Sarvé-Nâz Khânome, qui sera bientôt rendue impossible par la révolution des Mollahs que soutient leur ami Mobârak (« un serviteur malicieux »). Incapable de détruire ses marionnettes, Morched, juste avant de mourir, se décide à les confier à Mademoiselle Félicité qui pourra conserver la mémoire de son travail.
Autres titres
Éditions et traductions
Parviz Khazraï, Mémoires d'une marionnette. Paris : L'Avant-scène théâtre / Collection des Quatre-Vents, 2004