Guerras do Alecrim e Mangerona - António José da Silva (dit O Judeu)

Guerras do Alecrim e Mangerona

António José da Silva (dit O Judeu)
| 1737 | Lisbonne, Portugal
Genre (indiqué par l'auteur)
Ópera joco-séria
Personnages
D. Gilvaz, D. Fuas, D. Tibúrcio, D. Lanserote, D. Clóris, D. Nise, Sevadilha, Fagundes, Semicúpio
Nombre d'actes
2
Notice

Guerras do Alecrim e Mangerona (Guerres du Romarin et de la Marjolaine) est le seul opéra de da Silva qui porte, sur la page de titre, le nom d’« ópera joco-séria », appellation généralement appliquée à toute son oeuvre théâtrale et qui désigne une forme de comique sérieux. Représentée pendant le carnaval de 1737 sur le Théâtre du Bairro Alto, il s’agit de la sixième comédie de l’auteur, écrite pour une musique d’Antόnio Teixeira. Da Silva délaisse ici les sujets mythologiques, pour se tourner vers les coutumes portugaises contemporaines: le romarin et la marjolaine incarnent deux clans qui s’opposaient sans doute dans un esprit d'émulation à l’occasion du carnaval. Imprimée l’année de sa création chez Antonio Isidoro da Fonseca, puis réunie aux autres pièces dans l'édition posthume de ses œuvres de 1744, Guerras do Alecrim e Mangerona est la pièce la plus souvent représentée de da Silva, au Portugal et au Brésil, jusqu'à nos jours.

Le livret suit le modèle bien établi chez da Silva depuis Os Encantos de Medeia de l’intrigue amoureuse dédoublée, qui met aux prises deux couples d’amants. Ils sont ici complétés par un couple de graciosos (valet et servante comiques) qui redoublent sur un mode farcesque les amours de leurs maîtres. Le schéma adopte celui de la comédie baroque, héritée de la comédie latine : un vieil avare, D. Lanserote, veut marier ses filles à un homme riche, mais ridicule, ou les envoyer au couvent. D. Tibúrcio, nouveau Pourceaugnac, fait l’objet d’une série de mystifications organisées par le gracioso.

Résumé

Deux hommes désargentés cherchent à épouser deux jeunes pupilles

Dom Gilvaz et Dom Fuas s'éprennent des deux nièces du vieil avare Dom Lanserote, Dona Clóris et Dona Nise ; le serviteur de Dom Gilvaz, Semicúpio, tombe amoureux de leur servante Sevadilha. Dona Nise offre à son galant un brin de marjolaine, Dona Clóris un brin de romarin, et Sevadilha une marguerite : elles les encouragent à faire triompher ces emblèmes. La vieille Fagundes, servante de Dom Lanserote, accepte d'aider les amants et leur apprend que l’une est promise au ridicule Dom Tibúrcio, la seconde au cloître d’un couvent. Alors que Dom Tibúrcio courtise Sevadilha, Semicúpio s’introduit dans la maison en portant un fagot de romarin au nom de Dom Gilvaz. Comme il s’évanouit, Fagundes l’asperge d’eau puis le laisse en compagnie de Sevadilha : ce couple ingénieux constitue, par son entente, le moteur de l'action. Dom Gilvaz surprend Dom Fuas qui s’introduit dans la maison avec une échelle : tous entrent et les deux rivaux, jaloux l’un de l’autre, se livrent à des duos avec leurs aimées. Dom Lanserote interrompt ces épanchements : pour se sortir de ce mauvais pas, Semicúpio prétexte un feu, défonce la porte, et les deux seigneurs pris au piège feignent d’arriver pour éteindre l’incendie.

Caché dans une malle pour s’introduire dans la maison, Dom Fuas est transporté par Semicúpio, qui y dissimule son maître Dom Gilvaz. Alors que Dom Tibúrcio courtise Sevadilha, Dom Lanserote le presse de choisir entre ses deux nièces. La malle sur laquelle ils sont assis se renverse, la bougie s’éteint : les femmes entrent pour une scène nocturne pleine de confusion. Dom Tibúrcio et Dom Lanserote veulent ouvrir la malle, mais Dona Nise les fait fuir en leur parlant d’un fantôme. Dom Gilvaz remercie Dona Nise, suscitant la jalousie de Dom Fuas. Puis Dom Fuas discute avec Dona Clóris, suscitant la jalousie de Dom Gilvaz. Semicúpio tombe dans la malle. Dom Lanserote et Dom Tibúrcio arrivent avec de la lumière : ils ouvrent la malle, dont Semicúpio s’enfuit en soufflant la bougie et en donnant des bourrades que chacun croit venues de son comparse. Cette dispute met fin provisoirement au projet de mariage. Dom Gilvaz, qui attend Dona Clóris, demande à Dona Nise de le cacher : Dom Fuas et Dona Clóris le découvrent et croient à une trahison de leurs deux amants. Dom Lanserote, qui s’est réconcilié avec son neveu, convoque ses nièces et somme une nouvelle fois Dom Tibúrcio de choisir ; Dom Fuas, Dom Gilvaz et Semicúpio, travestis en femmes, accusent Dom Tibúrcio de polygamie : il est chassé. Frappé par ce malheur, Dom Tibúrcio nécessite les soins d’un médecin : Dom Fuas, Dom Gilvaz et Simicupio, travestis en médecins, lui diagnostiquent une grossesse. Ils prescrivent à leurs aimées des remèdes de marjolaine, de romarin et de marguerite. Au jardin, où Dom Gilvaz et son serviteur s’introduisent à l’aide d’une corde, Dom Lanserote trouve Semicúpio qu’il enferme dans le poulailler. Par erreur, Dom Fuas s’installe du côté de la marjolaine, Dom Gilvaz du romarin ; ils sont découverts par leurs maîtresses comme elles viennent arroser leurs plantes : c’est l’occasion d’une nouvelle scène de jalousie de Dom Fuas et de Dona Clóris. Dom Lansarote arrive : les amants se cachent dans le poulailler, tout comme Dom Tibúrcio. Un officier de justice, qui n’est autre que Semicúpio, accompagne Dom Lanserote : il somme l’homme caché de sortir du poulailler et arrête tous les seigneurs qui en sortent. Dans une parodie de jugement, Semicúpio proclame les jeunes filles coupables de vol sur le cœur des deux seigneurs et il les condamne au mariage, en exigeant que les frais soient payés par Dom Lansarote et Dom Tibúrcio. Ces noces sonnent la fin des querelles entre romarin et marjolaine.

Date d'écriture
1737

Première représentation

Lisbonne, Portugal, Carnaval 1737 -

Teatro do Bairro Alto

Éditions et traductions

Édition

António José Da Silva, Guerras do Alecrim e Mangerona. Lisboa: Antonio Isidoro da Fonseca, 1737

Édition moderne

António José da Silva (O Judeu), Obras completas, vol. III, Lisboa: Livraria Sá da Costa, 1957

Traductions
  • António José da Silva, "O Judeu". Montpellier: Climats / Maison Antoine Vitez, 2000

    (Français)

Lieu de conservation

John Carter Brown Library - Rhode Island, États-Unis
Langue
Portugais
Registres littéraires
Dramatique, Satirique, Comique, Lyrique
Techniques d'animation
Grande marionnette
Public visé
Non spécifié
Licence
Domaine public

Mots-clés

Procédés théâtraux

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Rédaction de la notice

Marie Saint Martin