
Imprimé
24 pages
Le Testament
Les pièces du recueil Guignol – Pièces du répertoire lyonnais ancien proposent une reconstitution du répertoire joué par Laurent Mourguet (1769-1844) et ses successeurs. Il ne s'agit pas de textes authentiques, mais de scénarios primitifs, tels que les a reconstitués Gaston Baty au début des années 1930. Leurs auteurs restent inconnus, contrairement aux personnages dont les identités demeurent stables : Guignol, figure emblématique du théâtre lyonnais, Canezou, bourgeois de Lyon, Caroline, variante lyonnaise de la Colombine italienne, et Arthur, amoureux heureux proche de Lélio de la Commedia dell'Arte.
Une veuve falsifie un testament
Le mari défunt de Madame Grosminet n’a rien laissé à son épouse dans son testament. Madame Grosminet confie ses inquiétude concernant l'avenir de sa nièce Caroline à Guignol, leur serviteur. Peu après, Canezou, le voisin, vient lui demander sa main. Une ancienne histoire les lie : avant d’épouser Monsieur Grosminet, Madame Grosminet était promise à Canezou, mais le mariage avait été annulé faute de dot suffisante de la jeune fille. Aujourd'hui, Madame Grosminet hésite à accepter si rapidement sa proposition. Canezou propose alors de signer un acte : si l’un des deux renonce au projet de mariage dans les dix mois, il devra verser cinquante mille francs à l’autre. Avant de s'engager, Canezou souhaite toutefois consulter le testament pour s'assurer de la fortune de Madame Grosminet, et promet de revenir plus tard.
Madame Grosminet demande alors à Guignol de jouer le rôle de son mari mourant devant un notaire afin de falsifier le testament. Lorsque Délicat, le notaire, arrive, Guignol, se faisant passer pour Monsieur Grosminet, lègue soixante-dix mille francs à Madame Grosminet et vingt mille à son domestique Guignol.
Plus tard, apprenant l’héritage de Guignol, Canezou lui propose d'y renoncer en échange de trois mille francs en or. Guignol accepte, et le pacte entre Madame Grosminet et Cazenou est signé. Guignol révèle toute la vérité. Madame Grosminet accepte d'abandonner la pénalité de cinquante mille francs à condition que Canezou les verse à son fils Arthur qui épousera Caroline, la nièce de Madame Grosminet.
Publications et traductions
Guignol - Pièces du répertoire lyonnais ancien choisies, reconstituées et présentée par Gaston Baty. Paris : Édition Coutan-Lambert, 1934