Comme la plupart des pièces pour marionnettes publiées par Marc Monnier, Polichinelle est une allégorie politique. Comme l'explique l'auteur, elle transpose de façon comique l'histoire du peuple français (Polichinelle) depuis la Révolution de juillet 1830, qui porte sur le trône le roi Louis-Philippe (Géronte), en passant par la Révolution de 1848, jusqu'au coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte (Sabre-de-Bois) en 1851 qui met fin à la Deuxième République et donne naissance au Second Empire.

Géronte rencontre Polichinelle sur une place publique, il le convainc d’aller chercher La Belle qui est enfermée dans une tour par le Marquis. Sous les conseils de Géronte, Polichinelle escalade la tour et fait sortir la Belle. Une fois qu'elle est sortie, Géronte vole alors La Belle est l’emmène dans un palais d’or. Le Marquis se rend compte de la disparition de sa protégée et est furieux. Polichinelle finit par descendre de la tour et comprend qu’il a été dupé par Géronte. Il veut le poursuivre dans le palais d’or, mais ne trouve aucun moyen d’y rentrer. C’est alors qu’il rencontre Pancrace qui le prend pour son roi. Pancrace suggère à Polichinelle de mettre le feu au palais puisqu’il ne peut y entrer ; et c’est ce qu’il fait. Géronte abandonne la princesse et prend la fuite. Polichinelle cherche la Belle mais c’est Pancrace qui la récupère. Ignace surprend Pancrace et revendique la Belle. Le Marquis que l’on croyait mort réapparaît pour avoir la femme et Géronte ne tarde pas à revenir sur ses pas ne pouvant se résoudre à laisser la Belle. Pancrace, le Marquis, Géronte tirent chacun la Belle de leurs côtés. Ils retournent leur rage contre Polichinelle, craignant d’abîmer la Belle en tirant trop fort sur elle ; et ils attachent ce dernier à un poteau. Sabre-de-Bois profite de la confusion de ce moment pour emmener la Belle dans une caserne. Il est rapidement suivi par Pancrace, Le Marquis et Géronte, mais il les met en joue et les trois se rangent de son côté. La pièce se termine sur un monologue de Polichinelle critiquant l’hypocrisie de tous les personnages et les faux-semblants.