L'apothicaire est un vieux sujet comique. Therese Keller en traite d'une façon assez consensuelle ; cependant, elle introduit avec le personnage de Christine un discret réquisitoire sur la condition féminine et l'autorité patriarcale. La broderie à laquelle Christine s'affaire au début de la pièce représente, de manière symbolique, le rapt de Perséphone. Mais l'heureux dénouement de cette comédie sociale la verra renoncer au personnage de Pluton...

Christine est amoureuse de l'étudiant en droit Heini, mais son père l'a promise à l'apothicaire, un personnage fat et ridicule qu'elle ne peut pas supporter. Heini se résoud à partir pour Leipzig afin d'y finir ses études de droit et obtient de Christine la promesse qu'elle résistera d'ici-là aux avances de l'apothicaire. Ce dernier apprend toutefois qu'un oncle lui a légué sa fortune avant de mourir, à condition qu'il épouse sa nièce : il renonce alors facilement à Christine. Mais ses allégations infondées sur Christine outragent le père de celle-ci et, furieux contre l'apothicaire, il fait rappeler Heini pour arranger le mariage des deux jeunes gens.