Le spectacle a été répété à partir de 2009 par la compagnie Succursale 101, alors labellisée compagnie en « émergence » par la Région Champagne-Ardenne et accueillie au résidence au Salmanazar, Scène de création et de diffusion d’Épernay. Le texte, écrit par Angélique Friant, directrice et metteuse en scène de la compagnie, s’adresse au jeune public à partir de huit ans et explore avec humour le personnage du savant fou tel qu’il est représenté dans la littérature et plus encore au cinéma. Le maquillage des acteurs et la lumière y sont particulièrement travaillés, notamment grâce à de la lumière vidéo-projetée, accentuant ainsi l’esthétique des films expressionnistes en noir et blanc qu’affectionne particulièrement Angélique Friant.

Dans un mystérieux laboratoire envahi de fioles étranges et de bocaux conservant dans le formol toutes sortes de créatures et d’organes, un savant, le Professeur Illman, et Crameur, son assistant, cherchent depuis longtemps le remède contre la mort. Pour y parvenir, ils ont capturé des rats sur lesquels ils testent leur vaccin, mais sans succès. De leur côté, les rats conçoivent un plan d’évasion, mais qu’ils ont du mal à mettre à exécution. Le Professeur Illman se désespère d’autant d’échecs. C’est alors que la mère du Professeur - qui a survécu sous la forme d’un cerveau conservé dans un aquarium rempli d’un liquide verdâtre - suggère à son fils, dans un langage qu’il est seul à comprendre, de prendre des cobayes humains. Le Professeur cherche à ligoter Crameur, tout en lui expliquant combien il est beau de se sacrifier pour la science. Crameur se révolte, condamne la folie du Professeur et menace de détruire le cerveau de la mère pour qu’Illman le laisse partir. Les deux hommes se saisissent chacun d’une seringue remplie de sérum. Au cours de leur lutte, ils s’injectent réciproquement le produit. Les rats en profitent pour s’échapper. Noir. Deux rats dans une cage se demandent ce qui leur arrive : ce sont Crameur et le Professeur Illman qui, métamorphosés et transportés dans un purgatoire cauchemardesque, s’apprêtent à servir de cobayes à deux savants fous qui sont leurs répliques parfaites. La pièce se clôt par une chanson entonnée par toutes les créatures conservées sur les étagères du laboratorium.