Cette pièce est parue dans le premier recueil de théâtre de Kasperl publié par Pocci en 1855, sous le titre Neues Kasperl-Theater. Les six petites pièces qu'il contient comptaient certainement parmi celles que Pocci jouait à ses enfants dans la maison d'Ammerland, sur les bords du lac de Starnberg. L'auteur ne semble pas avoir envisagé d'abord de les donner en dehors de ce cercle privé, mais il autorisa néanmoins le marionnettiste Josef Leonhard Schmid à les porter sur la scène de son nouveau théâtre de marionnettes, en commençant par Kasperl als Nachtwächter qui eut sa première le 2 janvier 1859 et fit désormais partie intégrante du répertoire. La pièce n'est pas sans similitudes avec la composition des scènes de Punch and Judy telle que nous la connaissons par la publication de John Payne Collier en 1828 et emprunte sans doute aux spectacles de la foire de Munich, dont on sait que Pocci était le spectateur assidu.

Kasperl revient ivre de la taverne et sa femme Grethl refuse de le laisser rentrer. Il rencontre le veilleur de nuit, qu'il effraie en se faisant passer pour un fantôme. Il ramasse la hallebarde et la lanterne que le veilleur a lâchés dans sa fuite. Cette nuit-là, la lune n'est pas en service et se promène dans les rues. Kasperl l'appréhende pour vagabondage nocturne : comme la lune refuse d'obtempérer, il lui donne un coup de hallebarde dans la face, ce qui a pour effet de l'éteindre. Il rencontre ensuite la mort et la rosse à coups de crosse. Enfin le coq chante. Kasperl s'agace qu'il ne sache rien dire d'autre que « cocorico » et le tue, puis le rapporte à Grethl pour le repas : en voyant la volaille, elle le laisse rentrer à la maison.