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Curiosa muerte burlada
Le thème de Curiosa muerte burlada (L'Étrange Mort dupée) rappelle par certains aspects El viejo y la niña (Le vieillard et la jeune fille) du célèbre réformateur du théâtre espagnol Leandro Fernández de Moratín (1760-1828), pièce dans laquelle la jalousie d'un vieux mari l'oblige à surveiller de près la jeune femme qu'il a épousée. Mais l'histoire racontée par Dieste est plus proche encore de la nouvelle de Cervantes (1547-1616) intitulée El curioso impertinente (Le Curieux impertinent) et intercalée dans la première partie du Don Quichotte (chapitres XXXIII, XXXIV et XXXV). Quelques années avant que Dieste n'écrive cette œuvre, García Lorca avait composé la pièce Amor de don Perlimplín con Belisa en su jardín (Les Amours de don Perlimplin avec Bélise en son jardin) qui traitait elle aussi du thème du vieil homme amoureux d'une jeune fille et qui s'achèvait de la même façon, par l'entrecroisement des rites de l'amour et de la mort.
La pièce a été représentée entre 1934 et 1935 par le théâtre ambulant du Guiñol de Misiones Pedagógicas, fondé par la République espagnole afin de donner accès à des activités culturelles (théâtre, cinéma, exposition de peintures, écoute musicale), à une formation didactique et à des bibliothèques dans le monde rural. Après une première publication en 1934, la pièce a été rééditée en 1981 dans l'édition du théâtre complet de Dieste sans que celui-ci n'en modifie le texte (alors qu'il avait apporté des modifications à plusieurs de ses autres textes précédemment publiés).
Un amant jaloux est pris à son propre piège
Esteban est le maître d'une ferme. Il a un serviteur, Silvestre, et une servante, Oliva, qui est aussi sa maîtresse. Oliva aime beaucoup son maître et elle le sert si bien qu'Esteban songe à l'épouser. Mais il se demande si Oliva ne l’aime pas seulement pour ses biens et il expose à Silvestre le stratagème par lequel il se propose de la mettre à l'épreuve : il fera d'abord semblant d'avoir perdu tous ses biens, puis de mourir. Silvestre, en présence de son prétendu cadavre, devra feindre de déclarer son amour à Oliva pour éprouver sa fidélité. Esteban met son plan à exécution. Grâce à l'intervention d'un faux médecin, Esteban fait semblant de mourir. Silvestre déclare comme convenu son amour à Oliva, mais c’est en fait un amour sincère qu’il a toujours caché. Oliva s'évanouit, Silvestre l'emporte dans ses bras et tous deux s'enfuient de la maison. Esteban se redresse sur son lit de mort et, surpris par la révélation de la vérité, meurt réellement d'une syncope.
Première représentation
Diverses représentations dans des villages, avec le théâtre ambulant Guiñol de Misiones Pedagógicas
Éditions et traductions
Rafael Dieste, Quebranto de doña Luparia. Madrid: J. M. Yagües Editor, 1934, p. 111-147
Rafael Dieste, Teatro. Barcelone: Maia B., 1981.