Dans sa bibliothèque, Sor Juana s’adresse aux spectateurs et se présente. Elle est entourée d’astres et une marionnette à trois têtes, représentant l’archevêque Francisco de Aguiar y Seijas (la religion), le vice-roi (la royauté) et son père (« l’État patriarchal »), pèse au-dessus d’elle. D’un mouvement de bras, Sor Juana fait disparaître cette marionnette, puis elle s’adresse à son marionnettiste, à qui elle demande de lui couper les cheveux chaque fois qu’elle ne parviendra pas à mémoriser le passage d’un livre. Des lettres sont écrites sur les étoiles, et Sor Juana s’envole pour les lire. Une musique indique que la scène suivante se déroule à la cour, où Sor Juana est admirée de tous : elle est regardée par d’autres personnages (dont on entend également les voix) à travers des trous dans la bibliothèque. L’évêque de Puebla conseille alors à Sor Juana de rejoindre le couvent pour pouvoir se consacrer à sa propre édification et fuir les obligations d’un mariage. À ce moment, l’évêque devient le marionnettiste de Sor Juana et quelqu’un la recouvre d'un voile évoquant un linceul. Les marionnettistes représentant l’archevêque (un homme connu pour sa misogynie) et l’évêque récupèrent l’urine de religieuses en appuyant sur le dos de la marionnette unique qui les incarne. L’objectif est de faire payer ce « remède » à des femmes sans enfants, pour les rendre fertiles. Sor Juana devient la manipulatrice de deux marionnettes, la vice-reine et l’évêque, à qui elle fait apporter sur scène de nombreux objets qui lui permettront de poursuivre ses passions (la musique, les mathématiques, l’art, …). Mais le marionnettiste devient ensuite l’archevêque, manipulant la vice-reine, puis l’évêque. La présence spectrale de l’archevêque, par une image de lui sur scène ou une projection de son ombre, est oppressante, et Sor Juana est finalement trahie par l’évêque. Ce dernier lui conseille de délaisser la philosophie et la poésie profanes et d’écrire sur Dieu afin de trouver grâce aux yeux de l’archevêque. Il lui conseille tout particulièrement de faire une critique d’un texte du jésuite Antonio de Vieyra, pourtant ami de l’archevêque. Sor Juana l’écoute. Mais lorsqu’il comprend que l’archevêque s’en prendra à lui s’il s’associe à un tel écrit, l’évêque abandonne Sor Juana. Toutes ses possessions sont retirées de la scène, désormais vide. La marionnette à trois têtes la surplombe et la force à confesser qu’elle a négligé ses obligations religieuses. Des rouleaux de papier sont arrachés du corps de sa marionnette qui est ensuite lâchée sur le sol. L’espace de la scène se resserre et, au moment où Sor Juana signe la confession de son sang, sa marionnette est déchirée. Le marionnettiste de Sor Juana raconte la fin de sa vie, et sa marionnette parle une dernière fois au public.

Manipulation à vue

Non spécifié

Grande-Bretagne

Plymouth

Imprimé

Religion

Féminisme

Misogynie

Trahison

Astre

Livre

Papier

Pouvoir

Fantastique

Tragique

Christine Roberts, Tormented Minds, 2003 (couverture).

Anglais

Poète

Religieuse

Philosophe

Sor Juana Ines de la Cruz

Archevêque

Père

Gouverneur

Comtesse

Évêque

Danseur

Allégorie

Changement de rôle à vue

Destruction d'une marionnette

Montée au ciel

Métadiscours sur le théâtre de marionnettes

Adresse au public

The Maternal Cloister

Le Cloître Maternel

Le recueil rassemble de petites histoires ou de courts dialogues hétéroclites, des scènes quotidiennes ou absurdes sur des thèmes divers : la famille, l'école, le travail, les conflits sociaux, la justice, la guerre, la mendicité, etc. L'humain s'y révèle jetable comme l’est le papier froissé.

Personnage dessiné

Darley Emmanuel

Griselin Perrine

Lannefranque Sophie

Mounier Fabienne

Péninon Chantal

France

Clermont-Ferrand

Poubelle

Déshumanisation

Humanité

Souvenir

Quotidien

Société de consommation

Humain jetable

Absurde

Dramatique

Merveilleux

Satirique

Humoristique

Français

ou On est bien peu de chose quand même !

Docteur

Chef

Mère

Fils

Fille (rapport de filiation)

Politicien

Menuisier

Acteur

Cuisinière

Vendeur

Facteur

Instituteur

Africain

Enfant

Infirmière

Policier

Vieil homme

Soldat

Marionnettiste

Juge

Procureur

Accusé

Fleur

Fillette

Garçon

Dame

Grand-mère

Éboueur

Déformation comique de la langue

Personnification

Apparition du manipulateur

Changement de tête à vue

Soliloque

Coup de poing

Métamorphose

Scène de tribunal

Récit de souvenirs

Histoires post-it

Dans une gare provinciale, un train au départ de Paris et à destination de Marseille prévoit 30 minutes de retard. Deux enveloppes, Ruth et Noémie, se rencontrent dans le wagon de tri postal du train. Noémie, étouffée s’extirpe du sac à l’aide de Ruth, et ensemble elles discutent sur le quai. En demandant à Ruth de lire le message qu’elle contient, Noémie apprend qu'elle annonce une rupture amoureuse. Se refusant à livrer une nouvelle si triste, Noémie décide de ne pas remonter dans le train. Ruth la suit, et elles prennent toutes deux la route. Noémie déclare qu’elle veut mourir brûlée, afin que la destinataire ne reçoive jamais la lettre. Près d’une rivière, elles rencontrent Lukengo, un Congolais sans papiers. Musicien, il joue un petit air tandis que Ruth et Noémie dansent. Il leur apprend qu’il a quitté l’Afrique à la recherche de l’Amour, et qu’il a pour cela parcouru le monde jusqu’ici. Noémie demande à Lukengo de la brûler, mais les allumettes étant mouillées, il lui promet qu'il le fera à l’aube. Puis, Ruth demande à Lukengo de lire le message qu'elle contient, et celui-ci lui apprend qu’il porte une déclaration d’amour ; Etienne déclare sa flamme à Lisa et lui dit qu'il la rejoindra le lendemain à la gare de Lyon. Ruth comprend que son arrivée chez Lisa est capitale, et souhaite urgemment repartir. Lukengo achemine donc Ruth et Noémie en barque sur le fleuve. Tandis que l’aube se lève, Noémie rappelle à Lukengo sa promesse de la brûler, mais celui-ci lui propose plutôt de la garder avec lui. C’est alors que le temps semble s’arrêter.